L'attaque a eu lieu juste devant la mosquée. C'est un double attentat-suicide, perpétré en deux temps, selon un député de Zahedan interrogé par l'agence Fars : la première explosion a été déclenchée par un homme déguisé en femme qui tentait de s'introduire dans la mosquée. Il en a été empêché et c'est alors qu'il a déclenché la bombe. «Quand les gens sont venus porter secours aux blessés, un autre homme s'est fait exploser», a précisé le député.
Cet attentat survient dans une région particulièrement sensible et exposée. Zahedan est située tout à fait à l'est de l'Iran, aux confins du Pakistan et de l'Afghanistan. C'est l'une des provinces d'Iran où l'autorité de Téhéran est la plus contestée. C'est aussi traditionnellement une zone propice aux trafics de toutes sortes. Elle est soumise à une influence sunnite radicale, incarnée par le groupe extrémiste sunnite Joundallah (les Soldats de Dieu).
En octobre 2009, ce groupe avait déjà revendiqué un attentat dans cette province. Il y avait eu alors 42 morts, parmi lesquels plusieurs officiers des Gardiens de la Révolution. Le chef de ce groupe, Abdolmalek Righi, a été capturé en février 2010 lors d'une opération spectaculaire de détournement d'un vol international vers un aéroport iranien. Il a été pendu le 20 juin dernier.
Selon Téhéran, le Joundallah est une créature des services secrets étrangers visant à déstabiliser le régime.