Benyamin Netanyahu de retour à Washington

Benyamin Netanyahu est attendu à Washington ce mardi 6 juillet. Fin mai, le Premier ministre israélien avait été contraint de reporter sa visite en raison de l’abordage meurtrier de la flottille pour Gaza. Depuis, tout a été mis en œuvre pour que cette nouvelle visite à Washington se déroule sous de meilleurs auspices.

Avec notre correspondante à Jerusalem, Catherine Monnet

Cette cinquième rencontre entre les deux dirigeants ne doit pas être pire que les précédentes ! En tout cas, l’entourage du Premier ministre israélien a essayé de préparer le terrain pour éviter à Benyamin Netanyahu de se trouver à nouveau dans des situations embarrasantes. On se souvient par exemple qu’en mars dernier, le chef de la Maison blanche avait clairement boudé son hôte israélien, en le laissant attendre dans les couloirs, en le privant de photos officielles et de points de presse commun. La crise sur la colonisation à Jérusalem-Est était alors à son paroxysme. Cette fois, Bibi –comme tout le monde l’appelle en Israël - cherche clairement à ne pas déplaire au «Prince» Obama… Le Premier ministre israélien a réussi à mettre -provisoirement- son gouvernement au pas sur la question de la colonisation et aucune annonce embarrassante ou intempestive n’est venue troubler les préparatifs de cette visite…

il sera question de la colonisation, du processus de paix mais aussi de l’Iran

Tous ces dossiers sont intimement liés dans l’agenda américain du Premier ministre israélien. Comme le résume ce mardi matin un des éditorialistes du quotidien Haaretz : « Netanyahu attend d’Obama d’agir contre l’Iran et Obama veut que Netanyahu mette un frein au développement des colonies et obtienne un accord » sur la création d’un Etat palestinien. C’est une politique du donnant-donnant qui fonctionne depuis que les deux dirigeants sont au pouvoir. Et « chacun sait que ce que l’autre veut et les deux essayent de payer le moindre prix», poursuit encore l’éditorialiste du Haaretz, tandis que le quotidien de droite, le Jerusalem Post préfère titrer sur ce que Benyamin Netanyahu pourra mettre sur la table avant de discuter des pourparlers de paix indirects : dans la valise du Premier ministre israélien, il y a aussi les nouvelles mesures pour alléger le blocus de Gaza qui ont été précisées lundi 5 juillet. Comme le résume le journal : voilà de quoi satisfaire le président américain, qui avait qualifié le blocus « d’intenable ».

Une nouvelle liste de produits interdits pour Gaza

Quinze jours après avoir pris l'engagement d'alléger le blocus en vigueur contre l'enclave palestinienne, le gouvernement israélien a présenté lundi 5 juillet les détails de sa nouvelle politique. Désormais, il y a deux listes de produits interdits, au lieu d'une seule qui autorisait l'entrée de marchandises à Gaza au compte-gouttes.

La première liste s'inspire du règlement international, dit de Wassenaar, qui répertorie des armes et des munitions ainsi que des produits civils susceptibles d'être utilisés à des fins militaires.

Une liste jugée insuffisante par Israël, qui en a fait une deuxième. « Nous avons ajouté des produits ou des éléments qui servent à fabriquer du militaire dans la situation particulière qui est celle de Gaza, par exemple construire des fortifications des bunkers, à produire des roquettes... Alors c’est d’abord du matériel de construction et des fertilisants qui servent à faire des explosifs », explique Ygal Palmor, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères.

Les produits de cette liste ne sont pas tout à fait interdits : ils pourront entrer s’ils sont destinés à des projets mis en œuvre par la communauté internationale avec l'accord de l'Autorité palestinienne.

« Insuffisant » répond à son tour l'ONG israélienne Gisha qui observe les conséquences du blocus: «Le ciment n'a rien de dangereux, proteste Sari Bashi, la directrice de Gisha, et le faire entrer dans ces conditions, cela va rallonger les délais de livraison, augmenter les coûts et empêcher de reconstruire vraiment la bande de Gaza. Gaza n’a plus besoin de liste, poursuit encore Sari Bashi. Israël doit pouvoir garantir sa sécurité et surveiller ce qui entre et qui sort de Gaza, sans empêcher un million et demi d'habitants de vivre normalement ».
 

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