Ebola: une propagation mondiale reste peu probable

Dans Appels sur l’actualité, lundi 11 août, un auditeur de Libreville s’interroge sur Ebola et sur le risque de propagation du virus. Une mobilisation internationale s’organise contre l'épidémie de fièvre hémorragique, qui a fait plus de 1 000 morts en Afrique de l'Ouest, conduisant les autorités sanitaires mondiales à approuver le recours à des traitements non homologués, tel le sérum américain accordé au Liberia. Le virus mortel Ebola pourrait se propager « comme un feu de forêt », ont prévenu ce 11 août les autorités de santé américaines.

Comment se transmet la maladie et quelles sont les dernières mesures préconisées par l’OMS ?

Les spécialistes expliquent que la contamination peut s’avérer importante si les transmissions interhumaines sont nombreuses et proches, à l’hôpital par exemple ou au sein d’une famille. Dans un moment d’urgence, il est possible de mal utiliser des moyens de protection comme les blouses, les gants, les masques, ou la réutilisation de matériels comme les seringues. Tout doit être vérifié mais les personnels de santé peuvent avoir un moment d’inattention à cause de la fatigue car l’équipement de protection est lourd, encombrant, dans des régions où il fait très chaud. Personne n’est à l’abri d’une erreur.

Et puis, comme le répètent les autorités sanitaires, le contact avec la famille lors des rituels funéraires, des cérémonies incontournables dans les pays concernés, favorise la contamination par la salive, le sang, les excréments, les fluides biologiques encore présents sur des vêtements, des draps ou des objets ayant appartenu à la victime.

L’OMS parlait encore il y a à peine un mois et demi « d’une crise sous-régionale qui requiert une action ferme des gouvernements » et avait décidé de tirer la sonnette d’alarme lors d’une réunion inter-pays, en réponse à cette flambée épidémique. Aujourd’hui, en l’absence de vaccins, il faut absolument prévenir. Rappelons que l’apparition brutale d’une forte fièvre dans la semaine qui suit la contamination s’accompagne d’une grande faiblesse, de douleurs musculaires de maux de tête et irritation de la gorge ; suivent des hémorragies, des vomissements et des diarrhées entre autres. C’est pourquoi il est important que les équipements médicaux soient stérilisés et désinfectés régulièrement. Les personnes suspectées mises en quarantaine et les morts par Ebola doivent être inhumés rapidement et leurs effets personnels brûlés. Sans oublier le lavage des mains pour les populations comme pour les personnels de santé.

Existe-t-il un risque de propagation généralisée au reste du continent africain, voire au-delà ?

Il faut de remonter à deux années en arrière, au moment où l’on a commencé à beaucoup parler d’Ebola. Ce virus avait, et continue d’avoir, la particularité de disparaître aussi vite qu’il apparait mais pas toujours au même endroit, c’est d’ailleurs ce qui a fait penser à un moment de l’épidémie que le virus était différent. Il a été question d’épidémie importante lorsque le nombre de personnes contaminées puis décédées, est passé à trois chiffres.

Aujourd’hui, la maladie tue par centaine. Malgré cette progression, il s’agit de la plus forte épidémie d’Ebola depuis l’année de sa découverte en 1976, certains scientifiques, dont le codécouvreur du virus, estiment qu’une contamination au-delà du continent est improbable. Même si un porteur du virus voyageait en Europe, aux Etats-Unis ou dans une autre partie de l’Afrique, cela ne donnerait pas lieu à une épidémie majeure, ajoute-t-il. Il ne serait pas inquiet d’être assis à côté d’une personne porteuse tant que celle-ci ne lui vomit pas dessus.

La plupart des personnes infectées vivent avec des malades, il s’agit de proches ou de personnel médical. Pour autant, il faut la contenir dans les trois pays que sont la Guinée, la Sierra Leone, le Liberia et aujourd’hui le Nigeria.

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