Coton : Les producteurs africains face aux subventions

Le coton a été l'un des sujets abordés lors de la conférence de l'OMC, l'Organisation mondiale du commerce,  ce mardi 3 décembre à Bali. Les pays africains producteurs de coton sont revenus à la charge contre les subventions au coton dans les pays occidentaux. Mais se tromperaient-ils de cible ?

À Bali, les pays africains producteurs de coton sont revenus à la charge contre les subventions au coton dans les pays occidentaux. Mais se tromperaient-ils de cible ? Les subventions de l'Europe et des États-Unis à la production de coton ne font que décliner depuis 2008, car le prix de la fibre blanche est redevenu rémunérateur sur le marché international, rendant inutile un soutien à ces producteurs des pays riches. L'Europe et les États-Unis ont pu faire l'économie de ces aides publiques.
Au contraire, les prix record de la fibre en 2009-2010 sur le marché mondial ont poussé la Chine à subventionner comme jamais ses propres producteurs. Traumatisée par le niveau très élevé des 30% de coton que la Chine prélève sur le marché mondial pour faire tourner son industrie textile, Pékin a voulu s'assurer un minimum d'approvisionnement en coton chinois. C'était une priorité stratégique : remplir les stocks nationaux de coton. La Chine est ainsi devenue le pays au monde qui subventionne le plus ses producteurs de coton, avec des aides dont le montant a quintuplé en cinq ans ! Maintenant que les prix mondiaux se sont un peu calmés et que le coton mondial est plus abondant, les réserves pléthoriques de la Chine sont en outre une menace sur le prix payé à tous les autres producteurs dans le monde, y compris le producteur africain.


Sans droit de douane ni quota

 

L'Inde n'est pas en reste, elle subventionne ses cotonculteurs pour son industrie textile, mais aussi pour exporter du coton lorsqu'elle est excédentaire, en changeant sans cesse les règles du commerce de la fibre : 15 fois en cinq ans, contre 3 fois pour la Chine. Le coton indien est ainsi devenu le premier concurrent du coton africain sur le marché international.
Les pays cotonniers d'Afrique membres du C4, Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad, n'en défendront pas moins leurs revendications au sein de l'Organisation mondiale du commerce, à savoir : l'entrée du coton des pays les moins avancés sans droit de douane ni quota dans les pays riches, et la disparition immédiate des subventions qui perdurent en Europe et aux États-Unis.
 

Partager :