Quand les smartphones donnent un coup de pouce à l’évolution

Une étude britannique a montré que 5% de la population avait un pouce plus gros que l’autre. Cette surprenante déformation serait directement liée à l’utilisation des smartphones, les muscles du pouce actif étant plus utilisés que ceux de l’autre. Une évolution relativement rapide du corps humain qui toucherait un jeune sur dix.

Les téléphones sont-ils en train de changer notre morphologie ? Une dizaine d’années auront suffi pour qu’une différence de taille entre le swiping thumb (le pouce utilisé pour manipuler un smartphone) et celui qui n’est pas actif soit décelée chez certaines personnes.

À l’origine de cette découverte, une étude réalisée sur 2 000 personnes au Royaume-Uni par l’entreprise de téléphonie O2. Selon elle, une personne sur vingt a un pouce plus gros que l’autre. Chez les plus jeunes (entre 18 et 34 ans) ce chiffre monte à un sur dix. Le geste fait par le pouce pour déverrouiller l’appareil aurait mené à une augmentation de sa taille pouvant aller jusqu’à 15%.

Par ailleurs, l’agrandissement des modèles de smartphones a mené à une courbe plus prononcée de l’auriculaire chez 8% des personnes interrogées. En tout, un tiers des sondés a observé un changement corporel. La rapidité de ce changement pourrait être expliquée par le fait que nous passons environ deux heures par jour sur nos téléphones.

Le corps s’adapte plus qu’il n’évolue

Nina Bibby, directrice « marketing et consommateurs » chez O2 s’est exprimée sur le site de l’entreprise : « C’est devenu la norme que nos portables soient une extension de nous-mêmes. Il est difficile de dire où s’arrête la main et où commence l’appareil. Donc d’une certaine manière, il n’est pas surprenant que nos corps changent subtilement pour s’adapter au fait que nos téléphones font de plus en plus partie de nos vies. »

Pour certaines personnes, ils font même partie du corps : 19% des sujets de l’étude disent ne pas pouvoir se passer de leur téléphone ne serait-ce que pour une journée. « Plus d’une personne sur dix les considèrent comme un membre supplémentaire », confirme Nina Bibby.

Cependant pas de panique, nous ne devrions pas tous avoir des pouces géants dans le futur. Toujours selon l’étude, cette évolution devrait être stoppée par le développement de la reconnaissance vocale qui permettra de déverrouiller les téléphones sans utiliser le pouce.

Mais les changements physiques ne sont pas les seuls résultats obtenus : 5% des sondés ont fait état de « vibrations fantômes », cette impression que le téléphone est en train de vibrer à cause d’un appel ou d’un message alors que ce n’est pas le cas.

Les smartphones et leurs dangers

Ce n’est pas la première fois que les conséquences de l’utilisation des téléphones portables sur le corps humain sont mises en avant, et elles sont souvent néfastes. En 2014, une étude publiée par le magazine Surgical Technology Internationalavait montré qu’utiliser son téléphone portable revenait à porter un poids de 27 kg sur le cou, soit le poids moyen d'un enfant de 8 ans.

Le fait de regarder l'écran d’un mobile incline en effet la colonne vertébrale à 60 degrés. Cette position peut provoquer des problèmes de dos sur le court terme, mais sur la durée cela peut entraîner une usure pouvant même mener à une opération chirurgicale.

Par ailleurs, les yeux sont les organes les plus exposés aux smartphones. La concentration constante qu’ils demandent peut entraîner des douleurs et des maux de tête. Bien que les écrans en eux-mêmes n'abîment pas les yeux, leur luminosité provoque une fatigue qui peut être assimilée à un surmenage.

Enfin, le bruit, à partir d’un certain seuil, peut être dangereux pour l’homme. L'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) considère qu’une exposition à plus de 80 décibels pendant une durée de plus de huit heures met en danger l’ouïe. Ce seuil peut être très vite atteint lorsque l’on écoute de la musique avec un casque ou des écouteurs, par exemple.

Cependant, les utilisateurs ne sont pas tous sensibles à ces dangers : 15% des sondés (et 27% des plus jeunes) pensent que les portables aident à prolonger la vie, notamment grâce aux applications de sport qu’ils proposent. Réalité ou utopie ? Il faudra encore attendre quelques années pour le savoir.

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