Lorsqu’un nouveau souverain monte sur le trône, il est de coutume qu’il gracie des prisonniers. Mais auparavant, le dossier « Loujain et Maysaa » doit passer devant une commission diligentée par le ministère de l’Intérieur. Chaque directeur de prison passe en revue le profil des détenus. Ensuite, la décision est prise par le ministre de l’Intérieur. C'est au prince Mohammed Bin Nayef qu’incombe la décision finale, qui doit ensuite être communiquée au souverain. Il faut savoir que le roi Salman a amnistié des hommes et des femmes la semaine dernière.
Depuis le 26 décembre, le dossier de Loujain et Maysaa se trouve devant la Cour d’appel. Trois possibilités : soit il est classé sans suite ; soit la Cour d’appel le renvoie devant le tribunal initial où les deux jeunes femmes ont été présentées le 25 décembre dernier ; soit elles sont renvoyées devant un tribunal antiterroriste.
Loujain al-Hathloul et Maysaa Alamoudi auraient dû recouvrer la liberté le 26 décembre, mais les juges du tribunal d'Al-Ahsa (province est du royaume) en ont décidé autrement. Les deux militantes pourraient être en effet renvoyées devant un tribunal spécialisé dans les affaires de « terrorisme ».
Loujain est en effet suivie par plus de 231 000 twittos. Maysaa Alamoudi a 135 000 abonnés. Une loi antiterroriste mise en application depuis février dernier permet aux autorités de poursuivre les actes de dissidence pacifique comme des crimes terroristes... Selon les associations des droits de l'homme, en particulier Amnesty International, cette loi vise « à étouffer toute menace de contestation y compris pacifique. Cette loi est si vague qu'elle se prête à une large interprétation et à des abus... »