C'est à Montréal que revient la palme de la mobilisation internationale : 25 000 personnes sont descendues dans les rues de cette grande ville québécoise. Voici une liste non exhaustive des villes dans lesquelles les populations, Français expatriés et locaux, ont manifesté, sous des mots d'ordre aussi divers que la liberté d'expression, la lutte conte le terrorisme...
Bruxelles. Quelque 20 000 personnes ont marché, sous le slogan « Ensemble contre la haine ».
Vienne. 12 000 personnes ont défilé à l'appel du gouvernement autrichien et des communautés religieuses.
Berlin. Ils étaient 18 000 devant l'ambassade de France. Bravant le vent et le froid, beaucoup étaient venus en famille. On voyait des pancartes « Berlin ist Charlie » («Berlin est Charlie»), « La liberté d'opinion n'est pas négociable » ou encore « Surmonter la terreur », et même une caricature de Mahomet. Si la solidarité avec la France motive d'abord les manifestants, les Allemands veulent aussi montrer par leur présence que les forces qui, dans leur pays, veulent récupérer les événements français, comme le mouvement Pegida, ne doivent pas l'emporter. Un mouvement qui doit se réunir une nouvelle fois ce lundi dans la soirée. Mardi, les organisations musulmanes appellent à manifester, soutenues par la classe politique, au pied de la Porte de Brandebourg.
Madrid. La capitale espagnole avait donné le coup d'envoi, avec plusieurs centaines de personnes rassemblées Puerta del Sol pour observer plusieurs minutes de silence, avant d'entonner l'hymne français et de déployer un drapeau bleu-blanc-rouge.
Les participants devaient ensuite rejoindre un rassemblement prévu devant la gare d'Atocha, théâtre des attentats islamistes les plus meurtriers commis en Europe, le 11 mars 2004, avec 191 morts.
Stockholm. 3000 personnes ont bravé la neige et des températures en dessous de zéro - et quelque centaines à Oslo - pour brandir des stylos ou allumer des bougies.
Londres. Environ 2 000 personnes, dont de nombreux Français, se sont réunies sur Trafalgar Square, dressant leurs crayons vers le ciel et munies de pancartes « Je suis Charlie ». D'autres manifestants avaient écrit « Je suis juif », « Liberté, égalité, cartoonité », ou encore « I am a British muslim » («Je suis un musulman britannique») et « Vive la France ». A partir de 16h TU, la mairie de Londres devait illuminer la façade de la National Gallery, des fontaines de Trafalgar Square ainsi que le Tower Bridge aux couleurs du drapeau français. Venu exprimer sa solidarité, le vice-Premier ministre Nick Clegg est resté un long moment discuter en français avec de nombreux participants. « Il y a un mouvement violent contre nos valeurs, qui ne fait aucune distinction entre un pays ou un autre. Il faut être vigilant », a-t-il dit. Un peu plus loin, le maire de Londres, Boris Johnson, est là également. « Nous sommes tous Charlie, affirme-t-il. En plus, nous sommes tous Parisiens, aujourd'hui. Nous avons été très choqués par les événements de ces derniers jours, mais on se souvient très bien à Londres de ce qui s'est passé il y a dix ans [les attentats du métro londonien, survenus le 7 juillet 2005, NDLR], et ceux qui ont essayé de diviser n'ont pas réussi. »
Dublin. 2 000 personnes ont participé à une manifestation, selon la police, avec des pancartes « Je suis Charlie » en langue gaélique.
Athènes. 500 personnes ont marché sur la place Syntagma, au pied du Parlement, un millier à Thessalonique, avec des pancartes « Eimai Charlie ».
Genève. 500 personnes se sont rassemblées sur la place De Neuve, d'autres rassemblements ont eu lieu, notamment à Lausanne, avec 2 000 personnes, selon la
RTS (Radio Télévision Suisse).
Rome. Un millier de personnes étaient réunies devant l'ambassade de France à Rome, chantant pour certains la Marseillaise, et autant se sont retrouvées devant le consulat de France à Milan (nord).
Luxembourg. Ils étaient environ 2 000 devant l'ambassade de France et, à Lisbonne, quelque 200 personnes, dont de nombreux enfants, ont manifesté. Brandissant crayons, dessins et drapeaux tricolores et portugais, les manifestants ont observé une minute de silence, suivie d'une salve d'applaudissements.
A Beyrouth, des centaines de personnes se sont aussi retrouvées place Samir Kassir, du nom du journaliste assassiné en 2005, pour exprimer leur solidarité avec les marcheurs parisiens, certaines tenant un crayon symbolisant la liberté d'expression. Certains manifestants ont immiscé la politique libanaise dans leurs slogans, mais la plupart portaient une affichette « Je suis Charlie ». Beaucoup ont encore en mémoire le double attentat-sucide, qui a fait 9 morts à Tripoli, le samedi 10 janvier.
Cinq cents personnes ont participé à une cérémonie d'hommage organisée par la mairie de Jérusalem, devant un écran sur lequel était écrit en français « Jérusalem est Charlie ». En Argentine, des centaines de personnes se rassemblaient également à la mi-journée près de l'ambassade de France à Buenos Aires pour dire « Tous unis » et « Je suis Charlie », tandis qu'en Amérique du Nord, des marches silencieuses étaient prévues à Washington et New York, ainsi que dans plusieurs villes du Canada.
Sur le continent africain aussi, de nombreux rassemblements ont eu lieu. A lire ici.