Net recul du sida chez les enfants depuis 2001

Après des années de lutte contre le sida, les effets de ce combat sont enfin mesurables. Onusida qui publie ce 23 septembre un point sur l’épidémie souligne que les nouvelles infections par le virus du sida sont en recul chez les adultes comme chez les enfants. Avec, pour ces derniers, une diminution remarquable de 52% par rapport à 2001.

Les chiffres sont encourageants : « L’épidémie de sida a été stoppée et son cours s’est inversé alors que la course est engagée en direction de l’accès universel au traitement contre le virus du sida », fait valoir Onusida (Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida) dans son rapport 2013. En un peu plus d’une décennie, les progrès sont là même si ce serait une erreur lourde de penser que tout est gagné. 

Le combat doit continuer, mais l’infection du VIH a déjà reculé : en 2012, le nombre de nouvelles infections est évalué à 2,3 millions, adultes et enfants confondus. Pendant cette période, le nombre de nouvelles infections a diminué de 260 000 chez les enfants, soit 52% de moins qu’en 2001. Le nombre de décès suit lui aussi une courbe descendante avec une baisse de 30% depuis le pic de 2005. Une conséquence logique d’un meilleur accès au traitement antirétroviral notamment pour les femmes enceintes.

Traiter 15 millions de personnes en 2015

Onusida ne quitte d’ailleurs pas des yeux l’objectif qu’il s’est fixé pour 2015, à savoir fournir un traitement contre le virus du sida à 15 millions de personnes dans le monde. Pour le moment le bilan va dans le bon sens, puisqu’en 2012 quelque 9,7 millions de personnes des pays à faible revenu ou intermédiaire ont reçu un traitement antirétroviral, ce qui représente une hausse de 20% en une seule année. En ce qui concerne plus particulièrement les enfants, Onusida vise à l’échéance 2015, une baisse de 90% des nouvelles infections.

Parallèlement, l’intérêt préventif du traitement est étayé par de nouvelles études, ce qui a poussé l’Organisation mondiale de la santé a émettre de nouvelles directives pour le traitement du VIH. Cette nouvelle stratégie a du même coup ajouté 10 millions de personnes dont on estime dorénavant qu’elles ont besoin d’un traitement.

« Non seulement il nous faut atteindre l’objectif fixé pour 2015 de mettre 15 millions de personnes sous traitement contre le VIH, mais nous devons aussi aller plus loin et avoir la vision et la volonté de nous assurer qu’il n’y a pas de laissés pour compte », a déclaré Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida.

Jusque-là, les efforts ont permis d’épargner 670 000 enfants entre 2009 et 2012, relève le rapport. Les progrès sont parfois spectaculaires comme au Ghana où le nombre de femmes enceintes traitées est passé de 32% il y a trois ans à 90% en 2012.

Les pays les plus pauvres contribuent de plus en plus 

Malgré toutes ces avancées incontestables, 35,3 millions de personnes dans le monde vivent encore avec le virus du sida ; 70% sont en Afrique subsaharienne. Pour la seule année 2012, quelque 2,3 millions de personnes ont été contaminées, rapporte Onusida et 1,6 million de malades sont décédés de maladies liées au sida (2,3 millions de morts en 2005).

Il ne s’agit surtout pas de baisser la garde face au virus et Onusida maintient la barre haute malgré les financements des donateurs qui n’ont pas augmenté depuis 2008, vu le contexte de crise. Cela dit, les pays les plus touchés ont augmenté le budget qu’ils consacrent à la riposte au sida. Ainsi, l’année 2012 a permis de réunir près de 19 milliards de dollars, dont 53% ont été apportés par les pays les plus concernés. C’est 3 à 5 milliards de moins que l’objectif de 22 à 24 milliards annuels fixé d’ici à 2015.

Le directeur exécutif d’Onusida incite donateurs et pays à mettre la main à la poche : « Si nous ne payons pas maintenant, nous paierons plus tard, nous paierons pour toujours » a mis en garde Michel Sidibé.

   

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