Le suspense a été de courte durée et les réactions ont afflué au compte-goutte, de tous les continents. Des messages d'encouragements et de félicitations, tantôt sincères, tantôt diplomatiques.
Soulagement en Europe
Le Royaume-Uni a été le plus prompt à réagir, par la voix de son Premier ministre, le conservateur David Cameron, en voyage en Jordanie. Le chef du gouvernement britannique a adressé, via Twitter, ses « chaleureuses félicitations à [son] ami Barack Obama », se disant « impatient de continuer à travailler ensemble ».
A Berlin, le ministre des Affaires étrangères allemand, Guido Westerwelle, s'est réjoui de ce résultat. « Nous avons très bien travaillé en matière de politique étrangère avec l'administration du président Barack Obama, nous avions prévu encore beaucoup de choses ensemble », a indiqué le ministre.
La chancelière allemande a, de son côté, délivré un message d'optimisme. Angela Merkel a félicité Barack Obama pour sa réélection, tout en saluant leur bonne coopération pour surmonter la crise financière. « Je vous félicite très chaleureusement pour votre réélection (...). Nous avons collaboré ces dernières années étroitement et amicalement. J'estime particulièrement nos nombreuses discussions (...) en particulier pour surmonter la crise économique et financière mondiale ».
A Paris, c'est le ministre de l'Economie Pierre Moscovici qui a salué « avec plaisir » la victoire de Barack Obama. « Une excellente nouvelle », car « ce n'est pas un président (...) comme les autres », a déclaré sur RTL le ministre.
Un peu plus tard, le président François Hollande a à son tour adressé ses « plus chaleureuses félicitations » à Barack Obama, saluant « un choix clair en faveur d'une Amérique ouverte ». « Je suis convaincu que durant votre nouveau mandat, nous renforcerons encore notre partenariat pour favoriser le retour de la croissance économique dans nos pays, pour lutter contre le chômage et pour trouver des solutions aux crises qui nous menacent, notamment au Moyen-Orient », a ajouté le chef de l'Etat.
Bien plus tard, la Russie s'est dite « prête à coopérer avec la nouvelle administration Obama ». Félicitant comme il se doit son homologue américain, Vladimir Poutine souhaite le « renforcement des liens bilatéraux ».
Au Proche et Moyen-Orient
Très attendues, les réactions d'Israël n'ont pas tardé. « Barack Obama sera un président excellent pour Israël ». Les mots sont du vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon. Félicitations chaleureuses, même si beaucoup d’observateurs estiment ici que le gouvernement israélien aurait largement préféré une victoire de Mitt Romney.
L'alliance stratégique entre Israël et les États-Unis « est plus forte que jamais », a par la suite déclaré le chef du gouvernement de l'Etat hébreu. « Je vais continuer à travailler avec le président Obama pour assurer les intérêts vitaux de la sécurité des États-Unis et d'Israël », a promis dans un communiqué Benyamin Netanyahu, dont les relations sont pour le moins tendues avec le président américain.
Dans son message de félicitations adressé à Barack Obama, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a souhaité quant à lui que le locataire de la Maison Blanche « continue ses efforts pour la paix au Proche-Orient ».
En Egypte, le président Mohamed Morsi « félicite le peuple américain pour son choix et nous espérons que l'administration américaine nouvellement élue travaillera à l'accomplissement des intérêts du peuple américain et du peuple égyptien », a-t-il fait savoir via son porte-parole.
La Chine, la tête dans le Congrès
Alors qu'elles s'apprêtent à s'auto-renouveler en interne, les autorités à Pékin n'ont pas manqué de féliciter le président Obama. « Dans une nouvelle époque historique, je souhaite que nos relations bilatérales fondées sur une coopération constructive franchissent un nouveau stade », a déclaré le président Hu Jintao.
Relative indifférence en Afrique
Premier officiel à réagir sur le continent, le président de l'Afrique du Sud Jacob Zuma a sobrement adressé ses félicitations au président réélu.
A Kinshasa, en RDC, le ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, a réagi en se félicitant « de pouvoir travailler avec une équipe américaine que nous connaissons déjà. Mais de toute façon, nous aurions composé avec quiconque que le peuple américain aurait choisi ».
Du côté de l’opposition, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) tient, pour une fois, peu ou prou le même discours : « Pour l’Afrique, il n’y a pas tellement de différence entre les démocrates et les républicains », disait ce matin Albert Moleka, directeur de cabinet d’Etienne Tshisekedi.
En réalité, le gouvernement de la RDC l’a échappé belle avec la défaite de Mitt Romney. Ici personne ne semble avoir fait attention au programme Afrique du candidat républicain. Sur son site internet, le candidat conservateur préconisait « d’en finir avec les régimes brutaux et ineptes dans trois pays : le Soudan, le Zimbabwe et la RDC ».
Enfin, le Kenya, d'où Barack Obama tire une partie de ses origines, s'est dit « fier de ses liens » avec le président réélu.
« La victoire de M. Obama résonne tout particulièrement dans le continent » africain, parce que « dans beaucoup trop de nos pays, les divisions ethniques s'opposent à la construction de sociétés prospères et tolérantes », a estimé le Premier ministre kényan Raila Odinga depuis la capitale Nairobi.
Laissons les derniers mots à Sarah Obama, la grand-mère du président américain. Elle s'est exprimée de son village de Kogelo. « Il sait aimer les gens, il n'a pas le goût de la
division. C'est pour cela qu'il a gagné », a-t-elle déclaré dans sa langue maternelle, le luo.