Ce mardi 9 octobre, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a donné le coup d'envoi de cette campagne pour l'abolition de la peine de mort dans le monde. Il a réuni à son ministère des représentants d'ONG, des avocats de condamnés à morts de plusieurs pays, des étudiants et des diplomates : « Ensemble nous sommes décidés à porter ce combat au-delà de nos frontières. Et c'est une nécessité.»
L'artisan de l'abolition en France en 1981, l'ancien ministre de la justice Robert Badinter soutient l'initiative, et se montre plutôt optimiste : « Disons-le franchement. Les choses sont allées plus loin, plus vite que je n'osais l'espérer. Nous sommes devenus, nous abolitionnistes, très largement majoritaires dans les Nations unies. Je ne dis pas que c'est fini. Je ne dis pas que la Chine, l'Iran et des islamistes radicaux n'existent pas. Je ne dis pas qu'il n'y a pas encore des problèmes aux Etats-Unis. Le combat n'est pas fini. »
L'objectif est de tenter de rallier les quelque 57 Etats et territoires qui pratiquent encore le châtiment ultime. Pour Jean-Marie Burguburu, ancien bâtonnier du Barreau de Paris, l'abolition universelle n'est pas pour tout de suite : « Non, pas immédiatement ! C'est possible et c'est le but qu'il faut poursuivre. Mais, soyons réalistes, ce n'est pas immédiat. »
Le travail sera de longue haleine. En 2011, Amnesty International a recensé 676 exécutions. Parmi les pays qui figurent en tête, la Chine, l'Arabie Saoudite, l'Iran, les Etats-Unis et l'Irak où encore dimanche dernier, onze personnes ont été exécutées.