France: accident de train meurtrier dans l'Essonne

Un train a déraillé, ce vendredi 12 juillet 2013, à la gare de Brétigny-sur-Orge, en banlieue parisienne. Selon le dernier bilan, il y a six morts et trente blessés, dont huit graves. La préfecture a lancé le plan rouge à 17h23. Il consiste à organiser les secours en cas d'événement provoquant un nombre élevé de victimes.

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C'est peut-être le plus grave accident ferroviaire en France depuis le 27 juin 1988, à la gare de Lyon. Six wagons d'un train Intercités Paris-Limoges ont déraillé vendredi soir, à 17h14, l'heure de pointe, dans le département de l'Essonne.

« Le train est arrivé en gare (de Brétigny-sur-Orge, NDLR) à grande vitesse. Il a été séparé en deux pour une raison encore inconnue. Une partie du train a continué à rouler tandis qu'une autre s'est couchée sur le flanc sur le quai », a d'abord indiqué une source policière à l’Agence France-Presse.

En début de soirée, RFI a pu recueillir le témoignage de Laurent, qui se trouvait dans le train : « On a reçu des énormes coups, de gros, gros à-coups. On s’est tous cramponnés à nos chaises, aux chaises de devant... Ca a été à la fois court et très long, je ne pourrais pas dire, ça a dû durer une vingtaine de secondes à peu près, dix ou quinze secondes peut-être. »

« Le train a ralenti, continuait Laurent, de la fumée un peu partout, deux trois objets sont tombés, des valises, etc. C’était mineur quoi… Par contre, après, on s’est aperçus que les autres wagons avaient déraillé. »

Véhicules de secours caillassés

Laurent concluait en rendant hommage aux secours : « Il y a beaucoup, beaucoup de blessés, beaucoup de personnes en sang pas loin de moi, beaucoup de traumatismes pour certains, beaucoup de gens en pleurs, il y a énormément de secours, de pompiers qui sont là et qui sont venus très, très rapidement. »

Selon le site du journal Le Parisien, alors que tout le monde s'agitait à la gare, deux personnes ont été placées en garde à vue pour avoir dérobé des téléphones portables à des secouristes du Samu. Des véhicules de secours ont également été caillassés. A un moment donné, les policiers ont fait face à une grosse tension pour maintenir le cordon de sécurité, énormément de curieux faisant pression pour entrer.

Bilan incertain en fin de soirée

Le train suivait l'itinéraire Paris-Limoges et circulait sur le tracé de la ligne du RER C, le train de banlieue parisien. « Le bilan à ce stade est en constante évolution malheureusement, et va s'alourdir sans doute », a déclaré Manuel Valls en conférence de presse, en marge d'un déplacement à Nîmes, peu après le drame.

Le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, qui s'est rendu sur place rapidement, a exprimé sa « très grande émotion » face à « cette catastrophe ferroviaire ». « Nous ne connaissons pas encore la raison de ce déraillement. Les enquêtes ont déjà commencé, les experts sont déjà sur place et les informations sont données sous le contrôle de l'autorité judiciaire », a-t-il dit à la presse, précisant que le train transportait environ 370 passagers.

François Hollande sur les lieux du drame

Pierre Serne, le vice-président de la région Ile-de-France chargé des transports, a lui aussi indiqué que les causes de l'accident n'étaient pas encore connues, soulignant que les enquêtes accident étaient très longues. Il a toutefois mis en cause le manque d'investissements sur cette ligne très utilisée, qui dessert à la fois la grande banlieue de Paris et le centre de la France.

Selon le ministre des Transports, le train circulait à « une vitesse normale ». « Il roulait à 137 km/h, pour une vitesse limite de 150 km/h », assure-t-il.

En raison de la suspension de la ligne C du RER, des centaines de milliers de personnes sont restées bloquées sur le réseau ou en gare vendredi.

En début de soirée, le président François Hollande s'est rendu à Brétigny, comme le ministre des Transports ou encore le président de la Région Ile-de-France. Plus tard, le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur et la ministre de la Santé leur ont emboîté le pas. A la gare, le chef de l'Etat a fait part de sa « solidarité aux familles » et a salué « la mobilisation des secours ». Il a annoncé que trois enquêtes étaient ouvertes et qu'il n'y aurait pas de circulation dans la gare pendant trois jours.

Quelque 300 pompiers se sont déployés sur place ce vendredi. À 22 heures, toutes les victimes décédées ou blessées avaient été évacuées des lieux de l'accident.

La SNCF a activé un numéro vert. Les familles potentiellement concernées par ce drame sont invitées à composer le 0800 130 130.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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