Journée d’hommage aux victimes de la tuerie de Toulouse

Une minute de silence a eu lieu ce mardi 20 mars dans toutes les écoles de France pour rendre hommage aux quatre morts du collège Ozar Hatorah à Toulouse, où un professeur et trois enfants ont été abattus lundi par un homme qui s'est enfui après la tuerie. A 11 heures ce matin, Nicolas Sarkozy était dans un collège parisien pour se recueillir, avant de recevoir dans l’après-midi à l'Élysée les représentants des différentes communautés religieuses.

A 14h20, les dépouilles des victimes de la tuerie ont quitté l’école pour être rapatriés en Israël, via Paris. Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé accompagnera les corps des trois enfants, du rabbin et de leurs familles jusqu’en Israël où l’inhumation est prévue mercredi.

Par ailleurs, une marche silencieuse se tiendra à Paris dimanche 25 mars entre Montparnasse et les Invalides. C’est Richard Prasquier, le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) qui l’a annoncé à l'issue d'une réunion des représentants des communautés juive et musulmane à l'Elysée autour de Nicolas Sarkozy : « Au nom de la communauté nationale, nous allons organiser une marche silencieuse en souvenir de ces actes abominables ».

Nicolas Sarkozy s’était rendu ce mardi 20 mars dans la matinée au collège François-Couperin, à Paris, à deux pas du mémorial de la Shoah. Le président de la République est arrivé le visage grave, un peu avant 11h.

Le collège François-Couperin n’a pas été choisi au hasard. C’est un établissement public situé face au mémorial de la Shoah et au mur des Justes où sont gravés les noms des personnes qui ont sauvé des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Un lieu hautement symbolique.

Nicolas Sarkozy a partagé la minute de silence organisée à 11h00 avec les collégiens et s’est ensuite brièvement exprimé devant les élèves en expliquant que le drame de Toulouse « aurait pu se passer ici ». « Ces enfants sont exactement comme vous », a-t-il dit, en insistant sur la gravité des faits et sur le fait que c’est évidemment « toute la République qui doit être concernée ».

Luc Chatel, ministre de l’Education nationale, accompagnait le chef de l’Etat. Il a précisé que chaque établissement déterminerait « le meilleur moyen d'exprimer ce moment de recueillement » en fonction des élèves. Selon le ministre, « en s'attaquant à une école, on s'attaque à une institution. Aujourd'hui l'Ecole est sans doute la dernière incarnation des institutions, des valeurs de la République ».

Le candidat PS à l’élection présidentielle, François Hollande, était lui présent à l’école Jean-Jaurès du Pré-Saint-Gervais en Seine-Saint-Denis en région parisienne. Il a annoncé qu’il participerait à Montauban mercredi 21 mars aux obsèques des soldats assassinés.

Les ministres de l'Intérieur et de la Défense étaient eux restés à Toulouse. Le tueur est désormais l'homme le plus recherché du pays : « Il est de salut national que nous puissions interpeller cet individu », a dit le ministre de l'Intérieur. Claude Guéant a dévoilé un nouveau détail sur la façon d'opérer de l'assassin : un témoin l'a vu avec une caméra « sanglée sur la poitrine ». Le ministre a ajouté que le scooter noir des premières attaques contre les militaires et le scooter blanc utilisé lundi 19 mars pourraient être le même.

Les corps des quatre victimes seront rapatriés ce mardi 20 mars en Israël. Les trois enfants avaient en effet la double nationalité franco-israélienne. En Israël, cette tuerie crée un émoi national. Le Premier ministre israélien n'écarte pas la possibilité que ce crime ait « été motivé par un antisémitisme violent et sanglant ». Le gouvernement israélien s'est par ailleurs insurgé ce mardi 20 mars contre les propos de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Cette dernière a associé la mort des trois enfants et du rabbin à Toulouse à celle de jeunes à Gaza, en Syrie ou ailleurs « tués dans toutes sortes de circonstances terribles ». Un porte parole de Catherine Ashton a toutefois tenu à souligner que la chef de la diplomatie européenne « n'avait pas établi de parallèle » entre les situations mais « se référait aux tragédies qui provoquent la mort d'enfants dans le monde ».

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