France: l'hommage de la République aux victimes des attentats de 2015

Le chanteur Johnny Hallyday, seul avec deux guitaristes pour interprêter Un dimanche de janvier, chanson écrite en hommage aux victimes tombées l'an dernier sous les balles des terroristes en France. Puis le chœur de l'armée a interprété Le temps des cerises, chanson associée à l'histoire de la ville. La foule s'est rassemblée nombreuse, ce dimanche 10 janvier sur la place de la République, à Paris, pour se recueillir.

La Place de la République a désormais repris sa figure habituelle. Les familles, tenues à l’écart des regards, se sont très vite éparpillées. Mais à la mi-journée ce dimanche, l'endroit était encore totalement bouclé. Barrières, policiers en tenue, en civil. L'évènement a eu lieu sous haute surveillance, protection du président de la République oblige, d'autant qu'il y avait également le Premier ministre, la maire de Paris, des ministres, mais aussi des familles, donc, et même des rescapés.

Tout le long, une atmosphère très calme a régné place de la République, pour une cérémonie précédée par une minute de silence, à l'issue de laquelle a été dévoilée une plaque commémorative incrustée au sol sous l'immense chêne du souvenir planté cette semaine. Sur cette plaque, dévoilée par François Hollande, Manuel Valls et Anne Hidalgo, il est écrit : « A la mémoire des victimes des attentats terroristes de janvier et novembre 2015, à Paris, Montrouge et Saint-Denis. Ici même, le peuple de France leur rend hommage. »

Sauver Paris, « c'est sauver le monde »

Un millier de personnes étaient présentes pour cette cérémonie sur la place de la République, devenue, en l'espace d'un an, un symbole. Cet endroit du centre-ville de la capitale française est désormais une place mémorielle. Et l’ambiance, ce dimanche, y était très différente de celle de la marche populaire d’il y a un an, le 11 janvier 2015. Une dame confiait : « Après les attentats, on était dans l’émotion brute, le choc. Aujourd’hui, la cérémonie a été très solennelle, très sobre. »

Pendant cette brève cérémonie, qui a duré moins d'une demi-heure, l’émotion était donc, le plus souvent, contenue. Le souvenir, voilà quel était plutôt l'objectif du jour. Quelques-uns sont d'ailleurs venus avec leurs enfants, dans des poussettes, parfois serrés les uns contre les autres. Et c’est dans un grand silence que les gens ont écouté Johnny Hallyday, veste, chemise et cravate noire, mais aussi les chants du chœur de l’armée française, Les prénoms de Paris et Le temps des cerises, puis la lecture d’un texte de Victor Hugo. « Sauver Paris, c’est sauver la France, c’est sauver le monde », stipule ce texte.

« Battue par les flots », Paris « ne sombre pas »

Le président Hollande a déposé une gerbe de fleurs. Puis, la cérémonie terminée, il a rendu une visite surprise à la Grande mosquée de Paris, où il « a eu un moment d'échange, de convivialité et de fraternité autour d'un thé », informe l'Elysée. Accueilli par le recteur de la mosquée, Dalil Boubakeur, et le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech, le chef de l'Etat et le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve ont discuté, pendant une demi-heure avec leurs interlocuteurs.

Tandis que sur la place, pendant ce temps, les barrages de sécurité commençaient à être levés, les gens ont pu, de leur côté, s’approcher de la statue. Certains sur place ont trouvé la cérémonie trop courte. A 17h30 cependant, le chêne du souvenir de la République sera illuminé, comme cette fresque où trône désormais la devise de la capitale en graffiti, « Fluctuat nec merguitur », qui rappelle que Paris, même lorsqu'elle est « battue par les flots », « ne sombre pas ».

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