Attentats de Paris: le jihadiste Abdelhamid Abaaoud reste introuvable

L'opération massive des forces spéciales françaises, menée à Saint-Denis ce mercredi 18 novembre au matin, dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris et sa proche banlieue, ciblait de toute évidence le coordinateur présumé de ces attaques, Abdelhamid Abaaoud. On ne sait pas encore s'il fait partie des sept personnes interpellées   trois terroristes et quatre suspects   ou des deux autres tuées dans l'assaut. Ce jihadiste belge est en tout cas loin d'être un inconnu.

Avec notre confrère du service Afrique de RFI,  David Thomson

C’est l’un des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) les plus connus au monde. Une véritable célébrité du jihad belge et du jihad francophone. Presque tous les Français ont dû voir le visage d'Abdelhamid Abaaoud, 28 ans, en 2014 sur toutes les chaînes d’information, puisqu'il était apparu dans une vidéo qui avait à l'époque choqué la France.

Cette vidéo avait été récupérée par des journalistes de la main de rebelles qui combattent le groupe Etat islamique. On y voyait effectivement celui que l'on surnomme Abou Omar au sein de l'organisation jihadiste, « s'amuser » en tirant des cadavres de combattants ennemis au volant d'un pick-up. Abdelhamid Abaaoud a diffusé de nombreuses vidéos de lui, lance-roquettes à la main sur le front syrien, en 2013 et 2014.

Il avait surtout déjà commandité un attentat d’ampleur raté en Belgique. Il assurait alors dans un journal du groupe jihadiste être passé par la Grèce pour se rendre dans le pays, avant de rentrer en Syrie. Il n’est certainement pas rentré avec ses papiers à lui, mais ce point sera déterminé par l’enquête.

Cela montre en tout cas que les frontières européennes sont de fait poreuses. La vulnérabilité des démocraties européennes   la France et la Belgique en première ligne   est plus que jamais pointée du doigt. Aucun pays aujourd’hui n’est à l’abri de ce type d’attaques.

L’opération commando de ce mercredi à Saint-Denis était d'ailleurs beaucoup plus importante qu’on ne le croyait au départ. Ajoutés aux neuf terroristes des attentats de vendredi, on compterait au moins une dizaine de jihadistes opérationnels qui sont parvenus à rentrer de Syrie, avec une expérience militaire et des intentions très claires, des capacités à s’organiser, à être armés et à mener des opérations extrêmement meurtrières. 

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