Conférence de Paris: un plan d’action contre le groupe jihadiste EI

La lutte contre l'organisation jihadiste Etat islamique s'organise. Alors que des avions militaires français effectuent leurs premiers vols de reconnaissance au-dessus de l'Irak, la conférence de Paris sur la sécurité en Irak s'est achevée avec une déclaration finale en dix points, dont la Syrie est complètement exclue. La conférence avait été ouverte ce matin par François Hollande qui avait martellé qu'« il n'y a(vait) pas de temps à perdre face à l'Etat islamique ». Le président irakien, Fouad Massoum a aussi appellé à une intervention aérienne rapide.

Avec notre envoyé spécial au ministère des Affaires étrangères à Paris, Nicolas Falez

Il n’y a bien entendu aucune information d’ordre militaire dans le communiqué qui clôt cette conférence : les participants y réaffirment que l’Etat islamique représente une menace pour l’Irak et pour toute la communauté internationale. Le texte insiste sur l’aide militaire appropriée qui sera apportée au nouveau gouvernement de Bagdad sans plus de précision.

La Syrie absente du communiqué final

En revanche, il faut noter que le nom de la Syrie est totalement absent de cette déclaration alors que le président Hollande avait appelé ce matin ses partenaires à soutenir l’opposition démocratique en Syrie, pays où sévit aussi l’organisation de l’Etat islamique.

Les jihadistes de l’organisation Etat islamique constituent une menace globale qui appellent une réponse globale martellaient les dirigeants français depuis plusieurs jours, c’est pourquoi le communiqué final insiste sur l’aspect politique de la lutte contre les jihadistes. Sur ce point la balle est dans le camp du nouveau gouvernement irakien qui doit tendre la main à la minorité sunnite du pays dont la mise à l’écart ces dernières années a facilité la progression de l’organisation jihadiste EI.

C’est Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, qui a conclu cette réunion. On peut relever dans ses propos cette formule : « l’Etat islamique n’est ni Etat, ni représentatif de l’islam, il est nécessaire de le faire reculer puis disparaître ».

François Hollande et Fouad Massoum en maîtres de cérémonie

Participaient à cette réunion les représentants des 26 pays et des 3 organisations internationales : les chefs de la diplomatie des Etats-Unis, John Kerry, de la Russie Sergueï Lavrov, mais aussi saoudien, turc, jordanien et européens. Les président français et irakien ont ouvert les travaux.

François Hollande a appelé ces partenaires internationaux à s’engager « clairement, loyalement et fortement » aux côtés des autorités irakiennes. « La menace est globale. Il doit donc y avoir une réponse globale. (…) L’unité est aussi nécessaire sur le plan international. Le Conseil de sécurité dans sa résolution 2170 a déclaré que Daesh constitue un danger immense pour la sécurité du monde. Le combat des Irakiens contre les terroristes est donc aussi le nôtre ». Concernant la présence des jihadistes en Syrie, pays voisin de l’Irak, François Hollande a aussi appelé à soutenir l’opposition démocratique syrienne.

Le président français a aussi affirmé que la France prendra sa part dans l’action militaire contre le mouvement Etat Islamique mais sans préciser davantage .

Son homologue irakien Fouad Massoum a, pour sa part, brossé le tableau des exactions commises par les jihadistes de l’EI. « Ce mouvement est coupable de purification ethnique et religieuse », selon le chef de l’Etat irakien. Il a appelé explicitement la poursuite aux opérations aériennes sur le territoire de son pays. Le président irakien a aussi souligné les besoins humanitaires en termes de retour des populations déplacées et de reconstruction.
 

Partager :