Covid-19: la France «encore loin» de l'objectif des 5000 cas par jour

Le cap des 5 000 contaminations par jour au Covid-19 s'avère difficile à atteindre, a averti ce lundi le directeur général de la Santé. C'est pourtant la condition fixée par Emmanuel Macron pour lever le confinement le 15 décembre,

C'est l'objectif fixé par le président Emmanuel Macron. Le nombre des contaminations au Covid-19 doit tomber sous la barre des 5 000 cas par jour au 15 décembre pour passer à la deuxième étape du déconfinement progressif entamé le 28 novembre. Selon les épidémiologistes, il s'agit en effet du seuil où il est possible remonter les chaînes de contamination et donc de maîtriser l'épidémie.

La France est « encore loin » de cet objectif et « il sera difficile à atteindre », a reconnu ce lundi le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. « Depuis quelques jours le niveau des contaminations quotidiennes ne baisse plus », a-t-il souligné.

« L'impact hospitalier reste majeur et la pression en réanimation au-dessus des seuils d'alerte », a-t-il ajouté, précisant que 26 365 malades étaient hospitalisés avec un diagnostic de Covid-19, dont 3 198 en réanimation. Trois cent soixante-six personnes sont mortes à l'hôpital ces dernières 24 heures. Cela porte le total des décès dans le pays à 55 521 depuis le début de l'épidémie.

Stagnation

Après un pic à plus de 50 000, voire 60 000 contaminations certains jours fin octobre en France, le rythme a ralenti jusqu'à atteindre 10 à 11 000 cas quotidiens fin novembre. Mais la semaine dernière, la baisse a marqué le pas, plafonnant à environ 10 000 cas par jour, selon l'agence Santé publique France.

Plusieurs pistes peuvent expliquer cette stagnation. La première : la baisse des températures. Pour le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, c’est à elle seule que l’on doit la stagnation récente du nombre de cas. Et il est vrai que le nouveau coronavirus, comme les autres virus à transmission respiratoire, survit mieux dans une atmosphère froide, tandis que l'on a tendance à vivre davantage en intérieur, et à moins aérer, ce qui augmente les risques de propagation.

Cependant, d’autres facteurs ont peut-être joué également. La reprise des cours dans les établissements scolaires après la pause des vacances de la Toussaint a pu réalimenter petit à petit l’épidémie. Autre hypothèse : un relâchement des précautions, davantage de rassemblements en famille ou entre amis au fil des semaines, même si elle est difficile à vérifier. 

Quant à l’allègement du confinement depuis fin novembre avec en particulier la réouverture des magasins non essentiels, son effet se fait peut-être déjà sentir sur les tout derniers jours, mais il devrait l’être, surtout, dans les prochains. 

Dilemme

Le gouvernement se retrouve en tout cas face à un nouveau dilemme à l'approche des fêtes de fin d'année. « Quelles seront les mesures et est-ce que les chiffres demanderont de revoir la copie annoncée, c'est trop tôt pour le dire », a indiqué lundi l'entourage du Premier ministre Jean Castex. Ce dernier devrait animer jeudi une conférence de presse qui brassera les assouplissements au confinement attendus au 15 décembre, les stratégies de dépistage et d'isolement, après un Conseil de défense sanitaire mercredi matin à l'Elysée.

Le 24 novembre, Emmanuel Macron avait fixé ce cap, combiné à un niveau de « 2 500 à 3 000 personnes en réanimation » pour lever le confinement avant les fêtes de Noël, dans ce qui devait être un plan en trois actes avant un retour à une vie quasi normale. Premier acte : le 28 novembre, réouverture des commerces non essentiels. Deuxième acte : le 15 décembre, fin des attestations de déplacement et réouverture des cinémas, théâtres et musées. Troisième acte le 20 janvier avec une reprise potentielle des bars, restaurants et salles de sport.

Le directeur général de la Santé Jérôme Salomon a lancé un « message de prudence » concernant les fêtes de fin d'année, qui « font craindre que des contaminations importantes intrafamiliales aient lieu ».

 

Partager :