Depuis le début de la crise sanitaire, les indicateurs économiques en France ont basculé dans le rouge. Ils montrent la violence de la crise économique provoquée par l’épidémie de coronavirus. Selon les chiffres publiés par l’Insee, le produit intérieur brut (PIB) de la France a subi une chute vertigineuse : il a reculé de 13,8% au deuxième trimestre. Il s'agit de sa plus forte contraction enregistrée depuis la Seconde Guerre mondiale.
Si un rebond est attendu pour le troisième trimestre, l’année 2020 restera marquée par l’arrêt de la croissance et par une récession historique. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a confirmé, lundi 24 août, la prévision du gouvernement pour cette année d’une contraction du PIB de 11%, alors que l’Insee table sur un recul de 9%.
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La dette publique s'est envolée, les déficits se sont creusés
La récession causée par la pandémie de Covid-19 a également un impact sur les finances publiques. La dette publique de la France pourrait atteindre 121% du produit intérieur brut cette année. À titre de comparaison, elle était de 98,1% à la fin de l’année dernière. Cette envolée est due à l’intensification des aides de l’État aux entreprises et aux indépendants afin de limiter la casse. Dans la troisième loi de finances rectificative 2020, le montant des mesures de soutien s’élevait à 136 milliards d’euros.
Quant au déficit public, pour cette année, il devrait s’établir à 11,4% du PIB. Autre conséquence de la pandémie sur l’économie : le déficit commercial de la France s’est creusé. En raison du coronavirus, les échanges commerciaux mondiaux ont ralenti, ce qui a entraîné une forte baisse des exportations et des importations dans l’Hexagone.
Les temps s'annoncent durs sur le marché de l'emploi
Du côté de l’emploi, la situation s’avère inquiétante. Le nombre de demandeurs d’emploi reste élevé, même si les chiffres du chômage pour le mois de juillet indiquent une légère reprise de l’activité. Selon l’Insee, le coronavirus a déjà détruit 600 000 emplois dans le secteur privé. Grâce au chômage partiel, financé par l’État, le taux de chômage s’est maintenu au second trimestre à 7%. Mais il faudra attendre les chiffres du troisième trimestre pour mesurer réellement les pertes.
Pôle emploi a publié, mercredi 26 août, ses chiffres pour le mois de juillet. S'ils montrent une baisse des demandeurs d’emploi inscrits au chômage, ils indiquent également plus de chômage partiel, ce qui laisse supposer une reprise des contrats courts. Il y a eu, toutes catégories confondues, 45 000 chômeurs de moins en juillet. Un chiffre à modérer car il y aura en septembre au moins 700 000 jeunes qui vont arriver sur le marché du travail. De plus, le mois de juillet enregistre une hausse de chômeurs sans emploi qui ne sont pas contraints de rechercher un emploi car ils sont soit en formation, soit en contrat de sécurisation professionnelle, soit en arrêt maladie. Au regard de la dégradation économique, le gouvernement s’attend à une forte hausse des demandeurs d’emploi dès la rentrée.
La rentrée sociale s’annonce donc compliquée pour des secteurs d’activités sinistrés comme le tourisme, l’hôtellerie, les compagnies aériennes, l’industrie automobile et aéronautique, l’habillement ou encore la culture, secteur pour lequel le Premier ministre, Jean Castex, vient d'annoncer une aide de 2 milliards d’euros. Rare point positif dans ce sombre tableau : durant le confinement, les Français ont épargné 55 milliards d’euros. Un magot qui pourrait contribuer à la relance économique, à condition que les Français veuillent bien consommer.