À partir de lundi, 400 000 entreprises vont rouvrir, selon le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire : des salons de coiffure, des magasins de vêtements, des fleuristes et des librairies notamment. Avec ce début de déconfinement, une partie des Français seront donc de retour au travail, et certains devront emprunter les transports en commun pour s’y rendre.
Sur cette question, la philosophie du gouvernement, c’est d’augmenter l’offre pour limiter les contacts. Autrement dit : plus il y aura de métros, bus, etc., en circulation pour accueillir les usagers, mieux ils seront répartis, et donc plus il leur sera facile de respecter les règles de distanciation physique.
Désinfection des gares, masque obligatoire
Pour autant, seule la moitié des trains de la SNCF circulera ce lundi et des consignes très strictes ont été prévues : désinfection des gares deux fois par jours, mise en place d’une signalisation au sol, mais surtout des masques pour tout le monde. Voyager sans cette protection sera passible d’une amende de 135 euros.
Dix millions de masques d’appoint devraient être distribués dans les gares à partir de ce lundi et 4,5 millions pour la seule région parisienne où l’on craint une deuxième vague de contamination.
Stations fermées et heures de pointe réservées au travailleurs
La présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a annoncé que seul 1,5 million de voyageurs seront accueillis contre 5 millions habituellement. Soixante stations resteront fermées, et une attestation sera nécessaire pour emprunter les transports en heure de pointe, de 6h à 9h30 le matin et de 16h à 19h l’après-midi. Mais il y aura tout de même 75% des trams métros et bus en circulation.
Des dispositions susceptibles d’évoluer, notamment concernant l’offre de transports qui doit augmenter progressivement jusqu’à la deuxième étape du déconfinement, censée débuter le 2 juin prochain.
Des protocoles complexes dans les centres commerciaux
Le début du déconfinement sonnera aussi l’heure de la réouverture pour certains centres commerciaux, à l'exception de ceux situés en Île-de-France qui font plus de 40 000 mètres carrés.
Une porte pour l'entrée, une autre pour la sortie, des distributeurs de gel, plus de bancs ni d'aire de jeu pour les enfants… C'est un centre Okabé quelque peu différent que vont découvrir les clients lundi matin. Ce centre commercial du Kremlin-Bicêtre, au sud de Paris, est juste en-dessous du seuil. Le Auchan et la pharmacie sont restés ouverts pendant le confinement, mais il se prépare donc à rouvrir totalement ses portes.
Mais à l’intérieur du centre commercial, les clients qui ne pourront pas se déplacer comme ils le veulent. « Les couloirs seront séparés en deux avec sens de circulation, par exemple ici, pour inviter à se diriger soit vers l’hypermarché et les boutiques qui vont avec, soit vers la gauche, explique Karl-Stéphane Cottendin, directeur des opérations. Donc, ce sera des flèches et un marquage qui sera fait tout le long ici au milieu soit à l’aide de potelets ou alors de marquages au sol. L’idée étant que chacun puisse aller au plus vite vers son commerçant et quitter le centre sans avoir à faire des tours inutiles et potentiellement croiser plus de personnes. »
Pas plus de 3 300 clients, soit trois fois moins que d'habitude, pourront se trouver en même temps dans le centre commercial. Les équipes de sécurité et de nettoyage ont été doublées.
►À réécouter : Après le Covid-19, vers un nouveau monde ?
En l'absence de directives gouvernementales, l'élaboration de ce protocole a demandé beaucoup de travail. « Je vous assure qu’on fait de longues journées. Depuis le début du confinement, on est en contact permanent avec l’ensemble de nos commerçants, affirme Frédéric Merlin, président de la Société des grands magasins, propriétaire d'Okabé. Et on a aussi interrogé certains de nos clients. On est certain que la clé de la réussite et de la reprise économique, c’est de pouvoir offrir des conditions d’hygiène exemplaire. »
Un dispositif qui pourra être adapté en fonction de la façon dont se passe la réouverture, précisent encore les responsables d'Okabé.