Déconfinement en France: en quarantaine dans un hôtel

La mise en quarantaine des personnes testées positives au Covid-19 dans des lieux réquisitionnés par l’Etat, comme des hôtels, est une des pistes envisagées par le gouvernement pour le déconfinement. Ce dispositif est une réalité depuis déjà un mois à Perpignan, dans le sud de la France. 

Avec notre envoyé spécial à Perpignan, Anthony Lattier

« Ce n'est pas une prison », assure-t-on d'emblée au nouvel arrivant. Les patients placés en quarantaine dans cet hôtel réquisitionné par la préfecture des Pyrénées-Orientales peuvent sortir sur le balcon et sur les deux parkings qui jouxtent le bâtiment.

La chambre, elle, est composée de deux lits, d'une petite salle de bains et d'une télévision. Laurent, 47 ans, pourra sortir dès demain. Deux semaines qu'il est là, à regarder la télé, se promener et échanger par visioconférence avec ses proches. « On s'occupe tout simplement », résume-t-il.

Ces patients sont suivis tous les jours par un médecin et des infirmiers. Ils n’ont pas de symptômes graves, mais restent contagieux et ne peuvent pas se confiner correctement chez eux. Le dispositif a non seulement permis de libérer des lits à l’hôpital, mais pour Nicolas Montserrat, président de la Fédération française de sauvetage et de secourisme des Pyrénées-Orientales, il a également permis d'éviter de nouvelles contaminations. « Si les 44 personnes accueillies ici jusqu'à ce jour étaient retournées à leur domicile, elles auraient contaminé leurs proches de façon quasi certaine », explique-t-il.

Les 35 chambres ont accueilli jusqu'à 22 patients en même temps. Ils ne sont plus que sept actuellement, mais le préfet Philippe Chopin reste prudent : « S'il y a un nouvel afflux de patients, je n'exclus pas de réquisitionner d'autres hôtels sur le territoire ». Et le préfet l’assure : à 35 euros la chambre par jour, plus les repas, ce dispositif coûte moins cher à l’Etat qu’un lit d’hôpital.

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