Près de Montpellier, les crèches et écoles resteront fermées pour 14 jours à partir de ce jeudi 12 mars. Des rassemblements « non essentiels à la vie sociale, civique ou économique » de plus de 50 personnes seront interdits dans 16 communes de l'est de l'agglomération. La ville de Montpellier elle-même n'est pas concernée.
Par ailleurs, tous les établissements scolaires de Corse seront fermés jusqu'au 29 mars pour limiter la propagation du virus qui touche 51 personnes sur l'île, a annoncé la préfecture mercredi. Et partout en France, le gouvernement a décidé de renforcer la protection des personnes âgées, en interdisant toute visite dans les Ehpad, les Établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, et également dans les unités de soin longue durée.
Enfin, de nombreux événements seront annulés ou reportés, et les rencontres sportives se dérouleront à huis clos comme le match de Ligue des champions PSG-Dortmund. En tout, quelque 450 manifestations sportives de niveau national sont touchées par les mesures de restriction.
Emmanuel Macron veut rassurer
Emmanuel Macron a prévu de s’exprimer ce jeudi 12 mars au soir à la télévision. Selon la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, le président va « sans doute s'employer à rassurer les Français ». Cette fois-ci, la forme sera plus solennelle. Le chef de l’État a fait le choix de faire une allocution télévisée alors même qu’il s’exprime presque tous les jours sur le coronavirus.
Le président veut être entendu par le plus grand nombre, mais il veut surtout faire passer un certain nombre de messages, car c’est le moment de « rendre compte de son action de gestion de crise et de rassurer », détaille l’entourage du chef de l’État. Alors que l’épidémie est désormais considérée comme une pandémie au niveau mondial, il s’agit aussi de « préparer les Français aux prochaines étapes ». Va-t-on vers des mesures plus drastiques de confinement comme en Chine ou en Italie ?
Le stade 3 « inévitable » mais pas « décidé »
« Nous espérons que nous n’arriverons jamais aux mesures de confinement qui ont été établies en Italie, mais je ne peux, par principe, vous dire que ça n’arrivera pas », a déclaré Sibeth Ndiaye.
La porte-parole du gouvernement le répète : le passage au stade 3 de l’épidémie – qui impliquera des restrictions plus importantes – est « inévitable ». Mais « ce passage n’est pas décidé à ce stade », assure un conseiller d’Emmanuel Macron. Dans l’esprit du chef de l’État, « le coronavirus est une épreuve, mais une épreuve surmontable ».
- La réserve sanitaire mise à contribution
Face à la montée de l'épidémie en France, renforcer les effectifs du personnel soignant est devenu un enjeu essentiel. Depuis le début de la semaine, Santé Publique France et l'Ordre des médecins ont donc décidé de mobiliser la réserve sanitaire du pays.
Dans la plupart des cas, il s'agit de médecins ou d'infirmières à la retraite depuis moins de cinq ans, qui proposent volontairement leur aide lorsque les circonstances l'exigent. En France, la réserve sanitaire se compose de 3 500 personnes dans ses rangs, dont également des étudiants en médecine, pas encore diplômés.
Les rôles de ces réservistes sont variés. Ils peuvent, par exemple, remplacer des docteurs fatigués ou arriver en renfort dans un cabinet. Autre affectation possible : rejoindre les standards téléphoniques des centres d'appels comme ceux des SAMU partout sur le territoire, pour orienter les citoyens inquiets.
Pour chacune de leurs missions, les réservistes sont rémunérés. Mais l'appel à des professionnels de santé retraités en renfort soulève aussi quelques interrogations. La Fédération des médecins de France se demande, par exemple, s'il est bien judicieux de faire intervenir des docteurs à la retraite aux côtés de potentiels malades du coronavirus, connu pour être plus virulent chez les personnes âgées. Néanmoins, les réservistes les plus fragiles peuvent aussi être affectés à d'autres tâches.