Cette mesure a été prise pour quinze jours et concerne « les crèches, les maternelles, les collèges et les lycées » de deux départements, a annoncé le Premier ministre, Édouard Philippe, après une réunion interministérielle. « Non pas parce que ces lieux sont plus dangereux », mais en raison des risques de transmission et des difficultés à faire « respecter l'ensemble des consignes » sanitaires en milieu scolaire, a-t-il plaidé.
Dans ces deux départements est également instaurée la « limitation de tous les rassemblements, sauf ceux qui sont essentiels à la vie sociale et démocratique », a-t-il ajouté.
La situation reste inchangée dans les autres territoires. « Ce soir, nous restons donc en phase 2 », a souligné le Premier ministre, même si un passage à la phase 3, celle de l'épidémie, est « inexorable » à terme. En attendant, les autorités préparent des mesures de précaution. Pour le Pr Jean-François Delfraissy, spécialiste des maladies infectieuses, le passage de la phase 2 à la phase 3 interviendra « entre quelques jours et une ou deux semaines ».
39 cas graves
Le dernier recensement des autorités, vendredi en début de soirée, a fait état de 613 personnes contaminées, soit 190 de plus que la veille, et de deux nouveaux décès, portant à neuf le nombre de morts depuis fin janvier.
Le bilan fait également état de 39 personnes en situation grave ou en réanimation avec un virus désormais présent dans toutes les régions de France métropolitaines et dans trois régions d'outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane).
Pour l'heure, le report des municipales (15-22 mars) n'est pas à l'ordre du jour, mais de nombreux événements ont déjà été annulés, comme le marathon de Paris, prévu le 5 avril avec 60 000 inscrits, reporté au 18 octobre.
(Avec AFP)
■ « Pas de psychose »
Comment les Français réagissent-ils aux cas de coronavirus autour d'eux ? Les médecins appellent « à la prudence », mais aussi à ne pas « surréagir ». Éric Henry est médecin, président de la maison médicale du pays d’Auray dans le Morbihan. Il exerce en plein cœur d'un foyer épidémique qui comptabilise à présent 23 contaminés et une personne décédée. Et il l'assure, il n'y a pas de psychose dans la population et chez ses patients.
Au sein du village breton de Crac'h, considéré comme un des foyers de l'épidémie, les habitants s'organisent et veulent rester sereins, comme en témoigne cette habitante.
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