Quel impact aura la crise du coronavirus sur l’économie ? Difficile de le prédire mais l’OCDE cette semaine a estimé que ce recul pourrait être de 0,3% pour la France. Jusqu’ici, le ministre français de l'Économie estimait à -0.1% cet impact mais ce mercredi matin, sur BFM-TV, le ministre a fini par considérer que les effets pourraient être plus graves que prévu.
C'est que la crise s'est amplifiée et qu’on se prépare désormais à ce qu'elle dure. Le gouvernement français a commencé à prendre des mesures musclées comme la réquisition de matériels sanitaires, l'encadrement des prix des gels pour se laver les mains ou encore l’interdiction de certains rassemblements. L'exécutif dit aussi se préparer à intervenir sur le plan budgétaire afin de soutenir les entreprises affectées par l'épidémie.
Le tourisme commence à souffrir
Clairement, le tourisme et l'évènementiel font partie des secteurs les plus affectés par l'épidémie et ses conséquences. Les restrictions de voyage font sentir leurs effets pour un pays comme la France qui accueille plus de 80 millions de touristes étrangers par an.
L'hôtellerie accuse une perte de 20% de son chiffre d'affaires en moyenne. Et dans la foulée, la restauration, le commerce en pâtissent. Depuis le week-end dernier en France, les rassemblements de plus de 5 000 personnes en milieu confiné ont été interdits. Beaucoup de concerts ont été annulés. Pour les discothèques, on observe déjà une baisse de 30% de leur activité. Mais il y a aussi l'inquiétude des employés à gérer. Après concertation avec leur direction, les employés du Musée du Louvre, premier musée du monde, ont finalement accepté de venir travailler après la garantie d'avoir des moyens de protection suffisants.
Une cellule de crise
Et le gouvernement français leur a annoncé qu'il activerait ce qu'il appelle la « cellule de continuité économique » afin de suivre au quotidien les difficultés de ces acteurs économiques. Les outils de soutien, on les connaît : ils ont été activés à chaque grande crise, comme lors des manifestations des gilets jaunes par exemple: reports de taxes et de charge, étalement des créances. On l'imagine, cela pourrait coûter cher à l'Etat, surtout si la crise doit durer encore des mois.
Dans un contexte où les marges budgétaires des gouvernements sont contraintes par les règles européennes, Paris en appelle à de la souplesse de la part de Bruxelles. Le commissaire européen aux Affaires économiques Paolo Gentiloni, dont le pays l'Italie est un des foyers principaux du virus, a déjà assuré qu'il se montrerait moins rigide à l'égard des critères budgétaires.