Du luxe au tourisme, en passant par l'automobile, la chimie ou le secteur du vin, de nombreuses PME, mais aussi de grands groupes, sont pénalisés par la crise du coronavirus. L'Etat devrait les aider rapidement.
« Ce que nous avons proposé c’est de maintenir toutes les mesures de trésorerie semblables à celles qui avaient été prises soit pendant la crise des "gilets jaunes" soit pendant les mouvement de grève, a expliqué Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. Le recours à l’activité partielle, les dérogations au nombre d’heures supplémentaires, l’étalement des charges sociales ou fiscales… Nous allons regarder cela au cas par cas comme nous l’avons fait dans le cas des crises précédentes ».
Faire preuve de solidarité et de compréhension
Les donneurs d'ordres sont priés de faire preuve de solidarité et de compréhension vis-à-vis de leurs fournisseurs. Cette épidémie, c'est aussi l'occasion de s'interroger sur des chaînes de valeur trop dépendantes de leur approvisionnement en Chine.
« Qu’est-ce que nous, nous pouvons produire qui aujourd’hui est en difficulté en Chine et que nous pourrions réinternaliser de façon à nous désensibiliser de cette problématique chinoise, se questionne la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie Agnès Pannier-Runacher. Il faut, sur des composants stratégiques, avoir une double source de production, de préférence européenne ».
Pour ces nouvelles filières d'approvisionnement, les procédures d'agrément devraient être accélérées, assure Bercy.
- Le coronavirus s'invite à l'ordre du jour du G20 Finances
Le G20 s'attend toujours à une modeste reprise de l'économie en 2020 et 2021, mais dans le projet de communiqué qu'a pu consulter Reuters, les conséquences du coronavirus figurent parmi les risques pesant sur la croissance, au même titre que les tensions internationales et l'incertitude politique.
L'épidémie est également mentionnée dans la liste des facteurs susceptibles de freiner l'économie que le FMI a rédigée en prévision de ce G20. Mais il est encore trop tôt pour que le Fonds monétaire international se prononce sur les conséquences précises de cette crise sanitaire au niveau mondial.
Kristalina Georgieva, la directrice générale de l'institution, a identifié deux scénarios possibles. Elle espère une courbe en V, c'est-à-dire une forte baisse de la croissance en Chine suivie d'un net rebond une fois le virus maitrisé mais elle n'exclut pas non plus une courbe en U avec un impact de plus longue durée avant la reprise.
En tous cas, un large spectre de secteurs est concerné. En Chine, les ventes automobiles se sont effondrées de 92% sur un an lors des 15 premiers jours de février. Coca-Cola sera aussi affecté au premier trimestre, mais espère combler son retard par la suite.