Un ancien haut responsable d'un groupe salafiste syrien, soupçonné de tortures et de crimes de guerre et qui pourrait être impliqué dans la disparition d'une icône syrienne des droits humains, a été mis en examen en France et écroué vendredi.
Né en 1988, cet ex-porte-parole du groupe islamiste Jaysh al Islam (Armée de l'Islam) a été interpellé mercredi à Marseille par l'Office de lutte contre les crimes contre l'humanité, la Section de Recherches de Marseille et le GIGN, selon une source judiciaire.
Enlèvements et disparitions…
A l'issue de 48 heures de garde à vue, il a été transféré vendredi au tribunal de Paris et présenté à un juge d'instruction qui l'a mis en examen notamment pour « actes de torture et complicité », « crimes de guerre » et « complicité de disparitions forcées ».
Cet homme, dont le nom de guerre est Islam Alloush, s'appelle en réalité Majdi Mustafa Nameh, ont affirmé dans un communiqué conjoint la FIDH, la LDH et le SCM.
Le groupe Jaysh al Islam est notamment soupçonné de l'enlèvement le 9 décembre 2013 de l'avocate et journaliste syrienne Razan Zeitouneh, son mari Waël Hamada et deux de ses collaborateurs, Samira Khalil et Nazem Hammadi, qui n'ont jamais été retrouvés.
Cette mise en examen en France est un élément important pour Clémence Bactarte coordinatrice du groupe d'action judiciaire de la FIDH de mettre fin l'impunité de certains acteurs du conflit syrien.
Le groupe islamiste armé syrien appelle Paris à relâcher un ex-responsable
Dans un communiqué publié samedi sur sa chaîne Telegram, le groupe Jaich al-Islam (Armée de l'Islam) a exhorté la justice française à libérer son ancien porte-parole et à abandonner les accusations portées à son encontre. Le groupe a affirmé que M. Nameh avait rompu tout lien avec lui.