Réforme des retraites: l'âge pivot à 64 ans, le sujet qui fâche

Une réunion se tiendra vendredi 10 janvier à Matignon entre le gouvernement et les syndicats sur l’organisation d’une conférence sur le financement des retraites, comme le réclame la CFDT. L’âge pivot à 64 ans, destiné à faire des économies, reste au cœur du blocage. Au sein de la République en Marche, la fermeté d’Edouard Philippe sur ce point crée un certain malaise.

« Il faut arrêter l’âge pivot. Il y a des lignes rouges qu’il ne faut pas dépasser et c’en était une, il faut donc revenir dessus. C’est obligatoire ». Delphine Bagarry n’est pas la seule députée marcheuse à vouloir abandonner au plus vite l’âge pivot. Les trois quarts du groupe penseraient comme elle. Impossible de le vérifier, mais la fronde interne est bien réelle. Et elle cible Edouard Philippe, le Premier ministre, accusé de vouloir réformer « seul contre tous ». « On ne peut pas se comporter aujourd’hui face à des partenaires, comme si c’était des gens qui soient contre nous, renchéritJean-François Césarini, l’une des voix de l’aile de gauche de la majorité. Donc il faut moduler l’âge de départ suivant la pénibilité. Il y a là un vrai chemin de sortie de crise. Il faut effectivement que le Premier ministre le comprenne ».

Un certain malaise dans les rangs de LaREM

Autre critique qui revient dans les rangs de la République en Marche : Edouard Philippe chercherait uniquement à faire des économies pour plaire à sa famille d’origine, la droite. Le député En Marche Guillaume Chiche, ex-socialiste, conteste l’argument financier du Premier ministre : « Si dans le projet de loi, il n’y a pas d’âge pivot, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’équilibre financier. Tout cela se débat, mais il ne faut pas en faire un préalable ».

Un autre élu s’inquiète du manque de souplesse du Premier ministre : « Si on n’arrive pas à faire passer cette réforme, c’est coup d’arrêt pour la suite du quinquennat ». Soucieux d’apaiser le climat avec sa majorité, Edouard Philippe reçoit ce mercredi soir à Matignon plusieurs députés chargés des retraites à l’Assemblée.

Les syndicats toujours dans l'expectative

Côté syndicats, la CGT, à fortiori, ne désarme pas.

Côté CFDT, malgré quelques gestes pour la contenter, avec notamment la conférence sur le financement de ce nouveau régime des retraites dont il sera question vendredi, le premier syndicat de France continue de demander l'abandon de l'âge pivot à 64 ans.

Sur RFI, le président délégué du Medef, Patrick Martin n'a pas été très tendre avec la CFDT qui semble être dans le collimateur de l'organisation patronale. A la veille d'une importante nouvelle mobilisation interprofessionnelle, Patrick Martin dénonce l'attitude de blocage de la CFDT, un syndicat qui a souhaité cette réforme et qui bloque, selon lui, les avancées du débat.

Concernant le suite des mobilisations, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT sans appeler à manifester avec les autres syndicats, promet d'organiser des rassemblements en région les prochains jours. Son préalable, le retrait de l'âge pivot à 64 ans proposé par le gouvernement.

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