Le Premier ministre doit présenter ce mercredi 11 décembre les contours précis du projet de réforme des retraites. À la veille de ce grand rendez-vous avec les Français, les opposants à la réforme restent mobilisés ce mardi. Au sixième jour de grève, ils espèrent rassembler largement pour montrer leur détermination au gouvernement.
Grève des contrôleurs aériens oblige, Air France a dû annuler 25 % des vols intérieurs et 10 % des moyen-courrier. A la SNCF, 20 % des TGV roulent. L'accueil des enfants dans les écoles et les crèches s'annoncent également perturbé. Selon la CGT, sept des huit raffineries françaises sont bloquées et des grèves ont été enclenchées sur des sites de production d'électricité. Et d'après l'AFP, à Marseille, des dockers en grève bloquent deux portes d'accès au Grand port maritime.
Pas simple d'aller travailler en Île-de-France
Les premiers concernés par les grèves sont les Franciliens. Neuf lignes de métro sont fermées et seul un quart des bus circulent. Les déplacements en train ou en transport en commun restent donc difficiles avec des scènes de bousculades et de grosses difficultés dans le RER et les trains de banlieue, notamment aux heures de pointe.
Ce qui a compliqué la tâche de voyageurs comme Luc, rencontré ce matin par RFI. Il doit rejoindre la banlieue nord et la banlieue sud de Paris, avec trois RER différents. Il va sûrement, encore, devoir rentrer chez lui aujourd’hui.
Malika, elle, qui vient de la banlieue nord, doit rejoindre La Défense, dans l’ouest de Paris. Elle a décidé d’opter pour le RER, confie-t-elle au micro de RFI, car ce lundi, quand elle a essayé d’y aller en bus, elle a mis trois heures à l’aller comme au retour. Elle est beaucoup plus optimiste aujourd’hui.
Le trafic en bus s’est légèrement amélioré, malgré le blocage des dépôts par les grévistes. Mélanie et Fabien, privés de métro depuis jeudi dernier, assurent à RFI ne pas être en colère contre les cheminots. Mais ils ne valident pas la méthode.
Autres usagers des transports en commun, Axel, Mathilde et François galèrent aussi pour aller au travail. Mais ils soutiennent les cheminots grévistes : « Non, non, je ne leur en veux pas, parce que moi, je suis jeune et ça me concerne aussi. Je les comprends, ils ont tout à fait raison. »
Nouvelle journée de mobilisation envisagée
La manifestation prévue ce 10 décembre partira à 13h30 des Invalides pour se rendre à Denfert-Rochereau. Les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires et plusieurs organisations de jeunesse espèrent faire une démonstration de force. Les cheminots, en première ligne contre la réforme des retraites, souhaiteraient que les autres professions se mobilisent avec eux. C'est également l'avis de Michel Beaugas, de Force ouvrière; très déterminé contre la réforme. Il encourage tous les salariés français à se mobiliser car « ce n'est pas simplement les régimes spéciaux qui sont en cause mais le régime général et le code de pension des fonctionnaires. Donc 18 millions de salariés et 6 millions de fonctionnaires sont concernés et verront à terme leur retraite baisser. »
Les internes en médecine sont appelés à la grève illimitée à partir d'aujourd'hui
pour dénoncer le manque de moyens alloués à l'hopital public. Pierre Olivier pour RFI a rencontré a rencontré un infirmier de 25 ans devant l'hopital St Antoine, dans l'est parisien.
Déterminée à mener à la réforme, la députée LREM, Olivia Grégoire, assure que la majorité sera attentive à l'ampleur de la mobilisation, mais refuse de se dire inquiète. Elle se dit «attentive», «à l'écoute» et espère que les précisions de Jean-Michel Blanquer à l'égard des enseignants ont pu rassurer. Elle espère que « la mobilisation va baisser » et se dit «vigilante» à la teneur des revendications et à l'ampleur de la mobilisation.
L'intersyndicale se réunit ce mardi soir pour décider de la suite à donner au mouvement. D'ores et déjà, une nouvelle journée d'action est envisagée jeudi 12 décembre.