Ils se sont donné rendez-vous à République pour s'opposer à la privatisation d'Aéroports de Paris et obtenir le plus de signatures possibles en faveur de l'organisation d'un référendum d'initiative partagée sur la question. L'enclenchement de la procédure institutionnelle exige au moins 4,7 millions de signatures d'ici fin mars 2020.
Principale justification du collectif contre la privatisation d'ADP : protéger les biens rentables du service public contre la mainmise de sociétés privées, comme Vinci qui s'est positionné sur le marché. L'entreprise est déjà propriétaire d'autoroutes, de parkings et de concessions aéroportuaires.
Fabrice Michaud, secrétaire général de la Fédération des transports CGT, explique qu'Aéroports de Paris « est un acteur majeur dans le développement aérien, puisqu'on a 3,5% d’augmentation de trafic annuel. Confier à un actionnaire complètement privé la responsabilité du développement aérien, cela pourrait conduire à isoler certaines régions et certaines métropoles de leur attractivité et de leur portée économique et sociale. »
Le collectif demande l'organisation d'un débat public sur ce projet de privatisation, selon lui méconnu du grand public. Alexis Corbière, député France insoumise de Seine-Saint-Denis, dénonce un gouvernement qui, « sur ce sujet-là, comme sur beaucoup d’autres, pratique une manière autoritaire de faire les choses pour mettre en place des mesures de pillage de biens publics, pour sans doute rapporter plus de profits à des groupes privés qui se sont déjà positionnés pour récupérer le morceau ».
Le collectif a rassemblé près d'un million de signatures contre la privatisation d'Aéroports de Paris. Il plaide pour qu'Emmanuel Macron accepte de consulter les citoyens sur la base du million de signatures, comme il l'avait promis lors des grands débats qui ont suivi le mouvement des « gilets jaunes ».
► Écouter sur RFI : Privatisation d’ADP, un projet qui divise la France