Pour la première fois, l’objectif de neutralité carbone en 2050, c’est-à-dire un équilibre entre émission et absorption de gaz à effets de serre, est inscrit dans la loi.
Côté avancées, on peut noter le renforcement des obligations en matière de transparence pour les acteurs financiers : ils devront fournir aux épargnants une information claire concernant l‘impact de leur épargne sur l’environnement. Dans la loi Énergie-Climat, on trouve également la mention d’un dispositif d’accompagnement des salariés lors des fermetures programmées des centrales à charbon, en 2022 - il en reste quatre en France, à Cordemais, au Havre, Gardanne et Saint-Avold. Mais rien sur les salariés du nucléaire, malgré la fermeture prévue de 14 réacteurs sur 58 d’ici 2035.
Au titre des déceptions, les ONG notent que les députés ont supprimé de la loi l’interdiction progressive de location des passoires thermiques, ces logements impossibles à chauffer l’hiver et à refroidir l’été ; et sur le nucléaire, le projet de loi entérine le recul de 2025 à 2035, pour diminuer la part du nucléaire dans la production d’électricité, de 70% actuellement, à 50%.
■ Réaction : Anne Bringault, responsable transition énergétique au Réseau Action Climat
« La loi, malheureusement, n'apporte pas les moyens d'action pour changer de braquet. Sur la rénovation, on va juste faire en sorte que les logements qui sont les moins bien isolés, qu'on appelle les "passoires énergétiques", soient considérés comme non conformes en 2028, mais il n'y a rien pour les rénover d'ici là, donc on ne met pas du tout les moyens en place pour tenir les objectifs ; on va se revoir l'année prochaine avec des résultats qui sont encore dans le rouge.
L'autre problème de la loi, c'est que dans un sens, elle est quasiment mensongère car elle garde l'objectif de baisse de 20% de la consommation d'énergie en 2030, ce qui est un vrai objectif. Il faut d'abord économiser l'énergie, c'est la priorité. Sauf qu'on sait que derrière les moyens ne sont pas là. On sait qu'on a gelé la hausse de la taxe carbone ; on sait qu'on ne va pas supprimer les passoires énergétiques en dix ans, comme le président de la République s'y était engagé. Donc mine de rien, on crée l'écart entre les discours et les actes et les résultats ne sont pas à la hauteur. »