« Jacques Chirac fait désormais partie de l'Histoire de France », a réagi dans un communiqué le président de l'Assemblée nationale française Richard Ferrand (LREM). Depuis le perchoir, il avait demandé un peu plus tôt aux députés d'observer une minute de silence en hommage à l'ancien président de la République avant de suspendre momentanément leurs travaux.
« La France a perdu en lui un héros d'Alexandre Dumas : charmeur, batailleur et beaucoup plus profond qu'il ne voulait paraître », poursuit le président de l'Assemblée nationale qui a annoncé qu'un autre hommage sera de nouveau rendu au Palais Bourbon.
Le Sénat a également observé une minute de silence ce jeudi midi. « Jacques Chirac a incarné l'âme de la France », a réagi son président, Gérard Larcher.
Les chefs d'État français font part de leur « tristesse »
L'ancien président de la République (2007-2012), Nicolas Sarkozy a affirmé dans un communiqué qu'avec le décès de Jacques Chirac c'était « une part de sa vie qui disparaissait ». « Il [Jacques Chirac] a incarné une France fidèle à ses valeurs universelles et à son rôle historique » et « il n'a jamais rien cédé sur notre indépendance, en même temps que sur son profond engagement européen », a ajouté l'ex-chef d'État.
Valéry Giscard d'Estaing qui a également dirigé la France de 1974 à 1981 a exprimé son « émotion » après le décès de Jacques Chirac. « J'ai appris avec beaucoup d'émotion la nouvelle de la disparition de l'ancien président de la République, Jacques Chirac. J'adresse à son épouse et à ses proches un message de profondes condoléances », a écrit VGE dans un communiqué.
Jacques Chirac avait été son Premier ministre de 1974 à 1976 avant de s'affirmer comme son grand rival à droite. À gauche, l'ancien chef de l'État, François Hollande a salué « un combattant qui avait su établir un lien personnel avec les Français ».
La majorité parlementaire évoque leur souvenir avec Jacques Chirac
Au sein du parti d'Emmanuel Macron, la République en marche (LREM), les réactions se sont multipliées ces dernières heures. « Je suis comme tous les Français, ému et un peu nostalgique », a réagi dans l'après-midi le Premier ministre, Édouard Philippe. « C'est un homme qui a compté dans la vie du pays », a-t-il ajouté.
« La France, je l'aime passionnément. J'ai mis tout mon coeur, toute mon énergie à son service. Un testament mais aussi une devise que nous devons tous suivre de la part de l'un des grands serviteurs de notre pays, ardent et indépendant. Adieu et merci Jacques Chirac », a réagi sur Twitter le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer.
Comme lui, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner a évoqué un souvenir lié à l'ex-Chef de l'État. « J'ai le souvenir de 2002. Le Président de la République s'exprimera d'ici peu et son hommage marquera aussi j'en suis convaincu la puissance de l'émotion qui touche au moment où je vous parle le peuple français ».
Barbara Pompili, députée LREM et présidente de de la commission du développement durable à l'Assemblée retiendra elle une formule de Jacques Chirac, son fameux : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. Voilà ce que je retiendrai de Jacques Chirac ».
Les réactions dépassent les clivages politiques
À droite, celui qui était considéré comme son fils spirituel, l'ancien maire de Bordeaux, Alain Juppé a de son côté écrit : « Pendant plus de 40 ans, j'ai vécu avec Jacques Chirac une relation exceptionnelle de fidélité, de confiance, d'amitié réciproques, qui n'était pas seulement politique mais d'abord personnelle ». Alain Juppé a été le Premier ministre de l'ancien chef de l'État (1995-1997).
Le chef de file du parti les Républicains (LR) à l'Assemblée nationale, Chrisitan Jacob a annoncé que « la famille gaulliste perd un de ses inspirateurs ».
L'ex Premier ministre, Edouard Balladur annonce qu'il a appris « avec émotion le décès de Jacques Chirac après tant d'années de souffrance ».
« Pas un instant, vous n'avez cessé d'habiter mon coeur et mon esprit. Pas une minute, je n'ai cessé d'agir pour servir cette France magnifique, cette France que j'aime autant que je vous aime », a tweeté le président de région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez.
« C'est un lion de la politique française qui disparaît », a estimé l'ex-chef du gouvernement François Fillon.
Du côté du Rassemblement national, sa présidente, Marine Le Pen a réagi également sur le réseau social : « Malgré toutes les divergences que l’on pouvait avoir avec Jacques Chirac, il aura été un grand amoureux de l’outre-mer et le président capable de s’opposer à la folie de la guerre en Irak, renouant avec la traditionnelle position d’équilibre et de diplomatie de la France ».
À gauche, Lionel Jospin, Premier ministre de 1997 à 2002 sous Jacques Chirac a déclaré « avoir eu le privilège de gouverner la France sous la présidence de Jacques Chirac au cours d'une période politiquement complexe de cohabitation ».
Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius a été l'adversaire de Jacques Chirac dans les années 1980. Il a salué la mémoire de l'ancien président qui n'a « cessé d'être épris de la République et de la servir ».
À Paris, la maire Anne Hidalgo a annoncé que les drapeaux de tous les équipements municipaux de la ville seront mis en berne en hommage à la mémoire de Jacques Chirac. « Des registres seront ouverts à l’Hôtel de Ville et dans toutes les mairies d’arrondissement pour permettre aux Parisiennes et aux Parisiens de témoigner leur affection », a écrit la maire sur Twitter.
« L'Histoire de France tourne une page. Recevons la tristesse car elle a ses raisons. Il aimait la France mieux que d'autres depuis. Et pour cette part-là, nous lui sommes reconnaissants », a également écrit sur Twitter Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France insoumise et député de Marseille.
L'ex-Garde des Sceaux et maire de la ville de Pau, François Bayrou salue son « attachement à l'unité des Français et aux valeurs républicaines », avant d'ajouter « Il a été pour la société française, comme président de la République, un repère (...) Il attachait une grande importance à ne rien faire d'irréversible entre les Français ».
Le dirigeant d'entreprise et PDG du groupe Kéring, grand ami de Jacques Chirac, François Pinault a fait par, lui « de son immense tristesse ».