France: rassemblement à Paris pour dénoncer «le 100e féminicide» de l’année

Le collectif féministe #NousToutes organisait ce dimanche 1er septembre en fin de journée, place du Trocadéro à Paris, un rassemblement regroupant une centaine de personnes pour dénoncer le « 100e féminicide » de l'année. Alors que s'ouvre mardi le Grenelle destiné à lutter contre les violences conjugales, le collectif dénonce une opération de communication de la part du gouvernement.

Brandissant des panneaux dédiés à chacune des victimes, les manifestantes ont rendu hommage aux femmes tuées en égrenant à tour de rôle leurs prénoms : « Céline, Sarah, Maguy, Clothilde, Eliane, Euphémie... » avant de coller les pancartes sur le sol.

« Nous voulons un milliard, pas un million », ont lancé à l'unisson les manifestantes, en allusion à leur demande récurrente pour lutter efficacement contre les violences conjugales. C'est trois fois et demi moins que ce que coûtent chaque année ces violences, souligne Anaïs Leleux du collectif #NousToutes.

« Si la France le décidait aujourd'hui elle pourrait faire reculer de manière radicale toutes les violences sexistes et sexuelles que cachent les féminicides », a de son côté affirmé à l'AFP Caroline De Haas, membre de #NousToutes, en assurant que « beaucoup de féminicides auraient pu être empêchés s'il n'y avait pas eu de dysfonctionnements ».

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Dimanche matin, le collectif militant Féminicides par compagnon ou exa recensé un 100e féminicide en France depuis le 1er janvier, après la découverte du corps sans vie d'une femme sous un tas de détritus à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes).

Un jeune homme, présenté comme le petit ami de la victime, a été interpellé et placé en garde à vue. Les enquêteurs sont remontés jusqu'à son domicile grâce à des images de vidéosurveillance et divers témoignages. Des témoins ont notamment entendu la victime dire à son agresseur, lors de la dispute, « Je te quitte ».

La victime, âgée de 21 ans, n'a pas encore pu être formellement identifiée par son père qui avait signalé sa disparition, du fait des coups portés à son visage qui la rendent « méconnaissable ».

Un Grenelle des violences conjugales décrié

Pour l'année 2018, le ministère de l'Intérieur avait recensé 121 féminicides en France par leur compagnon ou ex-compagnon, soit une tous les trois jours.

Mardi s'ouvrira à Matignon un Grenelle des violences conjugales très attendu par les associations invitées, mais déjà conspué par les militantes féministes non conviées, qui dénoncent une opération de communication.

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