Il y a un an et demi, le col de l'Échelle dans les Alpes était une route empruntée par les migrants pour passer de l'Italie à la France. Une centaine de militants du groupuscule d'extrême droite Génération identitaire l'ont donc choisi pour une opération. Nom de code : mission Alpes.
À grand renfort d'hélicoptères, de barrières et de fumigènes, le but était d'empêcher les réfugiés de passer. Les apprentis gardes-frontières le clamaient alors que la manœuvre était légale et qu'il n'existait aucune raison de les poursuivre.
Six mois de prison ferme
Le tribunal de Gap ne l'a pas entendu de cette oreille. Les trois instigateurs de l'action sont condamnés à six mois de prison ferme, 2 000 euros d’amende et cinq ans de privation de leurs droits civiques.
Il leur est reproché d'avoir voulu se substituer à l'État et aux forces de l'ordre. Soit, en langage juridique, d'avoir « entretenu une confusion avec l'exercice d'une fonction publique. »
Ce jugement ne satisfait cependant pas grand monde. Les prévenus ont déjà annoncé qu'ils feraient appel. Du côté des associations de défense des migrants, on déplore que les chefs d'accusation de mise en danger de la vie d'autrui et d'incitation à la haine raciale n'aient pas été retenus par le parquet à l'encontre des membres de Génération identitaire.