Ils auront eu gain de cause juste à temps. Mardi encore, plusieurs groupes d'opposition, et notamment toutes les formations de gauche, avaient demandé un vote solennel en conférence des présidents, requête d'abord rejetée par la majorité. Un refus décrié alors par Clémentine Autain de la France Insoumise.
« Il n'y a pas de volonté de faire un vrai débat. Le vote a eu lieu au Canada, des députés canadiens se sont plaints parce qu'ils n'avaient que trois jours de débat. Nous on va avoir une demie journée de débat, et avec à la fin, même pas de vote solennel », a-t-elle affirmé.
Un vote solennel finalement accepté à quelques heures du débat dans l'hémicycle. « La preuve que la majorité a un problème pour faire passer son texte », pour Pierre-Henri Dumont, député des Républicains opposé au Ceta. Pour un vote simple, les marcheurs réticents auraient pu se faire porter pâle. « Il y avait un risque que l'opposition soit majoritaire », explique le député.
S'ils veulent voter contre le Ceta mardi, les membres de la majorité devront donc le faire publiquement, s'afficher devant leur groupe et risquer une sanction. En reculant sur le mode de vote, la majorité chercherait donc à verrouiller la ratification du traité.
Même si en coulisses, un membre de la direction du groupe LaREM tempère. « Ça ne change pas grand-chose, dit-il, mais un vote tard le soir, ce n'est pas l'image qu'on voulait donner. »