En France, le projet de loi censé être présenté au Parlement devrait encadrer la nouvelle version de l’aide publique au développement (APD), avec une augmentation progressive jusqu’atteindre 0,55% du produit intérieur brut (PIB) français et recentrée vers les pays les plus pauvres.
La parution du texte en Conseil des ministres, prévue en août, a été toutefois repoussée une nouvelle fois à septembre ou octobre. Cela, car le conseil de développement que doit présider Emmanuel Macron a été également décalé.
Dans un contexte où le gouvernement cherche à faire des économies, les ONG craignent que la promesse du candidat Macron d’une telle augmentation disparaisse tout simplement.
Selon Philippe Jahshan, président de Coordination SUD, cette plateforme rassemblant 170 ONG « est en droit aujourd’hui d’en douter », a-t-il dit à RFI.
Du côté de la majorité, des députés disent comprendre l’inquiétude des ONG, mais se disent convaincus de l’arrivée prochaine du projet de loi devant le Parlement.
En février, alors que le législateur attendait un texte, les membres de la majorité avaient déjà détaillé ce que ce dernier devrait contenir, dans une manière de mettre la pression sur le gouvernement. Hervé Berville, qui avait rédigé un rapport en août 2018, a également été désigné rapporteur du futur projet.
Le député La République en Marche Hubert Julien-Laferrière n’est « pas inquiet sur le fait qu’il y aura un projet de loi en discussion à l’Assemblée », a-t-il déclaré à RFI.
Selon les promesses du président Macron, l’Agence française de développement doit jouer un rôle de premier plan et serait dotée d’un milliard d’euros de crédits supplémentaires. Cela notamment pour intervenir au Sahel et d'autres régions parmi les plus pauvres.
Mais certains députés de la majorité ont critiqué, déjà en 2018, l’absence de transparence de l’action de l’AFD et son fonctionnement « trop complexe », s’en était alors plaint M. Julien-Laferrière.
« Il y a un manque de lisibilité, parce qu’on a une mission d’aide au développement qui est partagée entre d’autres programmes, l’un sous l’autorité du Quai d’Orsay, l’autre sur l’autorité de Bercy. Et cela n’est pas très bon. Moi, je pense qu’il faudrait que l’ensemble des aides publiques au développement soient sous l’autorité du Quai d’Orsay », explique-t-il.