Vers un changement de culture pour l'écologie politique française ? Pour Yannick Jadot, tête de liste EELV aux dernières élections européennes, les 3 millions de voix recueillies lors de ce scrutin marquent un tournant. « Qu’il soit clair que ce temps de l’hésitation est révolu », assure-t-il.
Le parti Europe écologie-Les Verts doit désormais se présenter à chaque élection, qu'elle soit municipale, régionale ou présidentielle. « À toutes ces élections, nous devons désormais assumer la conquête du pouvoir, estime Yannick Jadot. Pas pour l’occuper, pour l’exercer. »
Pour ce faire, le secrétaire national David Cormand a la recette : s'émanciper de l’allié historique qu’est « la gauche » pour incarner une troisième voie... entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. « Une page se tourne, un cycle historique s’épuise », justifie-t-il.
« Échéances intermédiaires »
Aux yeux de l'actuel numéro un du parti écologiste français, « pour la période qui vient, notre ligne, ce n’est pas "ni droite ni gauche" ; notre ligne, c'est l’écologie affranchie ». De quoi maintenir, espère David Cormand, la dynamique insufflée fin mai dans les urnes.
Car à EELV, on garde la tête sur les épaules. Engagée à Paris, Fatima se rappelle de 2009, quand l’excellent score des Européennes (le tout jeune parti Europe Écologie Les Verts récoltait plus de 16% des voix et envoyait quatorze députés au Parlement européen, soit autant que le parti socialiste) - déjà - n’avait pas été suivi d’effet. « Les Européennes, c’est particulier, aussi... il faut rester quand même réaliste. »
Réaliste, Gil l’est aussi. Militant en Picardie, il ne veut pas aller plus vite que la musique. Ce sera étape par étape. « Cap directement sur 2022 ? Non !, dit-il. Nous avons des échéances intermédiaires. »
Prochain scrutin test, donc : les municipales, en mars 2020.