Avec notre envoyée spéciale à Metz, Anne Soetemondt
Comme à chacun de ses meetings depuis trois mois, Marine le Pen prend le micro pour exposer longuement sa nouvelle vision de l’Europe, loin, assure-t-elle, des tumultes de la vie politique parisienne : « Nous sommes à la fin du conte et découvrons que sous la cape du gentil chevalier se cache en réalité un ogre. »
Un discours de Marine Le Pen, présenté comme fondamental, dont l’entourage le dit : ce qui se prépare, c’est la crédibilité du programme pour 2022.
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Les attaques politiciennes sont réservées à Jordan Bardella. La tête de liste RN veut faire des Européennes un référendum contre Emmanuel Macron : « Si Macron arrive en tête, alors le rouleau compresseur va se remettre en marche, alors la réforme des retraites, le matraquage fiscal, le laxisme à l’égard de l’insécurité et de l’immigration vont se poursuivre. »
Deuxième des sondages
À trois semaines du scrutin, le RN renationalise donc sa campagne et pour cause, il a les yeux sur les sondages. Avec un peu plus de 20 % des intentions de vote, le parti est au coude à coude avec la République en marche, pas devant elle. La faute à une campagne rendue impossible par Emmanuel Macron, selon Philippe Olivier, 17e sur la liste : « Nous, on continue à parler Europe. Mais évidemment, si nos adversaires refusent la joute électorale sur ce terrain-là, nous irons parler de politique intérieure. »
Pour le RN, qui a pourtant lancé sa campagne dès le mois de janvier, tout se jouera dans les 10 derniers jours de campagne.