Marine Le Pen rencontre Matteo Salvini à Paris

A un mois et demi des élections européennes, la rencontre de ce vendredi entre la présidente du RN et le ministre de l’Intérieur italien était très attendue du côté du Rassemblement national (ex-FN).

La rencontre a été rendue possible par la présence à Paris de Matteo Salvini à l’occasion du « G7 » des ministres de l’Intérieur. Une rencontre rendue publique à la dernière minute jeudi soir et après plusieurs rendez-vous manqués. La semaine dernière, Matteo Salvini avait finalement boudé un rassemblement des branches jeunesse des partis nationalistes européens auquel participait, à Rome, la tête de liste du RN, Jordan Bardella.

Construire un « couple franco-italien »

Une rencontre d’une heure, tôt ce vendredi matin, dans un lieu tenu secret. Au programme, pas d’immigration, mais des discussions sur l’emploi, le social, la famille et l’écologie, nouveau thème de prédilection du parti de Marine le Pen. « L’idée, confie l’entourage de Marine le Pen, c’est de montrer qu’on travaille à une uniformité du message à l’approche d’européennes que nous voulons remporter ensemble. » « En fait, on est en train de construire un couple franco-italien » reprend ce conseiller de la présidente du RN. Allusion au couple franco-allemand si cher à Emmanuel Macron, l’ennemi numéro un du RN dans cette campagne

Un axe franco-italien qui veut multiplier les rendez-vous d’ici au 26 mai et qui s’est mis d’accord sur le principe et la date d’un meeting commun, mi-mai, en Italie, probablement à Milan, fief de la Ligue, avec les représentants d’autres alliés européens.

  → Lire aussi : La tête de liste RN à Rome pour un meeting de l'extrême droite européenne

Une alliance élargie sur laquelle travaillent Matteo Salvini et Marine le Pen mais chacun de leur côté. Lundi prochain, le vice-président du conseil italien tiendra une conférence de presse à Milan avec de nouveaux partenaires européens : les Allemands de l’AFD, les Danois du Parti Populaire danois et des Finlandais des Vrais Finlandais. Objectif : lancer un appel au rassemblement de tous les partis nationalistes européens pour siéger ensemble dès le mois de juillet prochain à Strasbourg. Une conférence de presse où ne sera pas présente Marine le Pen.

Un rassemblement compliqué

Officiellement, car Matteo Salvini est l’émissaire du groupe dans lequel siège Ligue et RN. « Pour réunir il vaut mieux ne pas être plusieurs représentants du groupe majoritaire », décrypte un eurodéputé français. Officieusement, d’après une source italienne, parce que la présence de Marine le Pen n’est pas souhaitée, le RN pouvant compliquer les rapprochements entre certains partenaires, comme les Polonais du PiS.

Marine le Pen s’affichera donc avec ceux qui sont déjà des alliés. Elle ira le 25 avril en République tchèque pour participer à un meeting de son allié du SPD, quelques jours plus tard en Belgique avec le Vlaams Belang puis mi-mai à Bratislava avec Sme Rodina, son partenaire slovaque. Signe que le rassemblement, déjà difficile en France, est aussi compliqué en Europe pour la présidente du RN.

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