Avec notre envoyé spécial au tribunal correctionnel de Paris, Franck Alexandre
Il arrive dans le box affublé d’un T-shirt à l’effigie d’un groupe de hard rock. Cyprien, tout juste 19 ans, avec son visage d’enfant et son frêle physique, n’impressionne pas beaucoup. Il raconte au tribunal sa mésaventure parisienne.
Venu manifester pour le climat, il dit s’être perdu pour finir avec les « gilets jaunes » sur les Champs-Elysées. Les premiers policiers qu’il croise, il leur fait des doigts d’honneur. Il est immédiatement menotté. « Les policiers me regardaient en mode suspicieux, ça m’a énervé », plaide-t-il. A la fin de son récit, il remercie la présidente du tribunal de l’avoir écouté et lui souhaite un bon après-midi. « A tout à l’heure pour la peine », lui répond-elle.
Peines avec sursis
Vient le tour de Raphaël, apiculteur à Pithiviers. Il a une grosse barbe et une toute petite voix. Il a été interpellé avec des vêtements volés. « Tout était cassé, on a bêtement ramassé des trucs par terre », explique-t-il, penaud. « Que diriez-vous si une bande d’imbéciles saccageaient vos ruches ? », martèle alors le procureur.
D’une sévérité absolue, le parquet requiert pour tous des peines fermes. Mais face à ces « pieds nickelés » des émeutes urbaines, le tribunal n’a quasiment prononcé que des peines assorties de sursis.