Le bras de fer entre l'Etat français et Ford n'est pas terminé. Ces derniers jours, après la confirmation par le constructeur automobile américain du rejet d'une offre de reprise pour son site de Blanquefort, en Gironde, les dirigeants français ont multiplié les déclarations hostiles, et même les menaces.
L'Etat français veut faire payer Ford. Le président Emmanuel Macron a déjà indiqué vouloir « forcer l'entreprise à revitaliser le site ». Le ministre de l'Economie, Bruno le Maire, a également affirmé cette semaine qu'il ne baisserait « jamais les bras » et que Ford devait « payer ».
Sa secrétaire d'Etat, Agnès Pannier-Runacher, a pris le relais ce samedi sur Europe 1 : « On peut utiliser des leviers juridiques, on peut utiliser leur levier réputationnel, parce que malgré tout, ils ne sont pas très à l'aide avec cette histoire. Et donc oui, on est en capacité de les pousser à mettre plusieurs millions, peut-être même plusieurs dizaines, pour accompagner la reconversion du site. »
Aucun détail sur les leviers juridiques évoqués par la ministre, mais des négociations entre l'Etat français et le constructeur sont toujours en cours. Quelque 850 personnes sont employées sur le site, que Ford compte fermer définitivement dans six mois, après avoir jugée l'offre de reprise « risquée ».
Certains syndicats, comme la Confédération générale du travail (CGT), souhaiteraient que l'Etat nationalise le site, au moins temporairement, afin de mettre en place une véritable stratégie industrielle sur place. Piste envisagée un temps, puis finalement rejetée par le gouvernement.