Des heurts ont éclaté à l'arrivée de la « grande marche des blessés » place de la République, à Paris. Jusque là, pourtant, tout se déroulait dans le calme, a constaté notre envoyée spéciale, Laurence Théault. Les manifestants tenait à ce que cette manifestation soit pacifique.
« Les gueules cassées », comme ils se nomment, étaient en tête du cortège, derrière une banderole ornée d’un « Non aux violences policières ». Barbe fournie et pansement à l’œil, le médiatique Jérôme Rodrigues, éborgné par un tir de lanceur de balle de défense, était là. Tout comme Antonio, l’un des organisateurs de la manifestation. Lui a été grièvement blessé au pied.
Il y avait aussi beaucoup d’anonymes. Comme Axelle, atteinte au visage, Robin, blessé au pied par une grenade de désencerclement GLIF4, ou encore Antoine, qui n’a plus de main… Tous arboraient bandages autour de la tête, pansements ou taches de peinture rouge sang. « Macron distribue les miettes et Castaner les pains », dénonçaient les banderoles.
Consigne a aussi été donnée de brandir des photos de visages mutilés. Les « gilets jaunes » demandent d’une seule voix l’interdiction des LBD et des grenades de désencerclement. Selon eux, le maintien de l’ordre peut se faire autrement.
Selon un comptage indépendant réalisé par le cabinet d'étude Occurrence pour plusieurs médias, 13 800 personnes ont participé à cette marche. La préfecture de police en a dénombré 10 500. Au total, 58 600 personnes se sont mobilisées ce samedi à travers la France, indique le ministère de l'Intérieur. Les autorités en avait recensé 69 000 la semaine dernière. Des chiffres régulièrement contestés par les « gilets jaunes » qui accusent le gouvernement de minorer la mobilisation.
Des manifestations ont également eu lieu à Valence, à Montpellier ou encore à Marseille où deux cortèges, l'un pour les blessés, et l'autre contre le mal-logement, ont pris deux trajectoires différentes. Des heurts ont éclatés à Toulouse, à Rennes et à Strasbourg. A Nantes, deux policiers ont été blessés lors d'une manifestation émaillée d'incidents. En revanche, 600 personnes ont manifesté dans le calme à Besançon.