La « marche républicaine des libertés » doit s'élancer à 14h de la place de la Nation vers la place de la Bastille à Paris ce dimanche. Au lendemain de l'acte XI du mouvement des « gilets jaunes », les « foulards rouges » entendent ainsi faire entendre « la majorité silencieuse » et défendre « la démocratie et les institutions ».
Comme l’explique Caroline Garcin, secrétaire du mouvement et co-organisatrice de la marche, le mouvement veut exprimer son « désaccord avec toutes les violences qu’il y a actuellement », qui s'apparentent selon elle à une « forme de terrorisme ».
Ni pro-Macron, ni anti-« gilets jaunes »
Mais cette marche n’est en aucun cas une manière de soutenir Emmanuel Macron, assure cette ancienne infirmière de 41 ans.
Une manifestation ni pro-Macron ni anti-« gilets jaunes », défend également Théo Poulard. Ce jeune boulanger breton est l'un des porte-parole des « foulards rouges ».
Y a-t-il des risques d'affrontement avec des « gilets jaunes » ? « Ce n’est pas une marche d’affrontement avec les "gilets jaunes", ce n’est pas une marche contre les "gilets jaunes", et c’est d’ailleurs pour cela qu’on a choisi le dimanche qui n’est pas le jour qu’ont choisi les "gilets jaunes" pour manifester »,souligne Caroline Garcin. Toutefois, elle reconnaît que des appels ont été lancés sur certains groupes Facebook à « venir infiltrer [la] marche ». Mais la sécurité sera à la hauteur, assure-t-elle.
La majorité garde ses distances
Même si le parti présidentiel « comprend les fondements » de cette manifestation, La République en marche (LREM) n'appelle pas ses militants à aller battre le pavé ce dimanche. Le patron du groupe LREM Stanislas Guérini pratique comme personne le « en même temps » présidentiel. Un soutien donc sans participation pour cette contre-manifestation certes apolitique, mais déjà requalifiée de « pro-Macron » par l'ensemble des « gilets jaunes ».
Hormis une poignée de députés de la majorité, pas un ministre ne devrait donc se joindre au défilé des « foulards rouges », en partie parce que cette initiative n'a pas créé de véritable engouement. La comparaison face aux dizaines de milliers de « gilets jaunes » encore mobilisés pourrait être cruelle.
Mais surtout, cette manifestation tombe désormais au plus mal pour l'exécutif. Au moment où le « Grand débat » voulu par le chef de l'Etat commence à susciter de l'intérêt auprès des Français, pas question de recréer du clivage dans la rue, de montrer deux parties du pays qui s'affrontent par manifestation interposée.
Pour espérer reprendre la main, le président Macron se doit d'apaiser, de réconcilier les Français. L'heure est donc au dialogue et au débat d'idées. Pas aux défilés dans les rues.