Le tour de France du «grand débat national»

Après le lancement, mardi, du « grand débat national », censé répondre à la crise des « gilets jaunes », Emmanuel Macron poursuit ses rencontres avec les maires de France. Le président se rend ce vendredi 18 janvier à Souillac, dans le Lot, avec la ferme intention de poursuivre son opération reconquête. Ce bourg de 3 750 habitants est placé sous haute sécurité pour sa venue. Parallèlement, les premières réunions locales ont commencé un peu partout en France.

Après la Normandie, le Lot. Emmanuel Macron a fait, comme mardi, un déplacement qui n’était pas annoncé ce vendredi matin. Il a visité une école primaire dans le village de Saint-Sozy, avant de se rendre à Souillac, sous cloche pour l’occasion.

Un impressionnant dispositif de sécurité a en effet été déployé pour la venue du président. Plusieurs barrages filtrants pour accéder au centre-ville, des dizaines de cars de CRS. Il y a un face-à-face tendu entre les forces de l’ordre et des manifestants ce vendredi.

Rien à voir, évidemment, avec la venue d'Emmanuel Macron il y a deux ans, alors qu’il n’était que candidat à la présidentielle. Mais pour certains, le chef de l’Etat est comme reparti en campagne, après six mois de turbulences.

Cette nouvelle rencontre avec des maires sera l’occasion pour lui de répondre aux élus de la région Occitanie sur une forme similaire au premier débat, celui avec les maires assis en rond autour du président. Un chef de l’Etat ragaillardi par sa performance de mardi.

Trouver les bons formats

Le chef de l'Etat veut poursuivre sur sa lancée. Pas question de changer une formule qui a bien fonctionné lors du premier débat. À Souillac, le président veut à nouveau écouter les remontées de terrain des élus locaux et leur répondre.

Le tout, en faisant abstraction des soubresauts de l'affaire Alexandre Benalla, qui a pris une tournure judiciaire et qu'Emmanuel Macron se traîne plus que jamais comme un boulet.

Le premier débat, en Normandie, avait duré 6h30. Les thématiques abordées ce vendredi 18 janvier pourraient se recouper, mais l'Élysée promet que le chef de l'État prendra à nouveau son temps : « Il ne faut pas créer de la frustration », dit-on.

La présidence planche pour les déplacements suivants sur d'autres formats de rencontres plus resserrés, pour ne pas lasser les maires, mais aussi les Français. Car c'est non seulement les élus qu'Emmanuel Macron veut reconquérir, mais aussi l’opinion publique. Plus d'un million de personnes ont regardé le premier débat à la télévision.

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■ A Grigny, dans le sud de Lyon, une centaine de personnes ont débattu jeudi 17 janvier pendant plusieurs heures autour de la fiscalité, de la transition écologique ou encore du fonctionnement de l'Etat. Parmi les participants, un groupe de gilets jaunes bien décidé à porter ses revendications même s'ils doutent de l'utilité de cette consultation.

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