France: le «grand débat national» aura aussi lieu sur Internet

Pour participer au « grand débat national » qui s'ouvre ce mardi 15 janvier, deux possibilités s’offrent aux Français. Ils peuvent se rendre aux réunions publiques organisées jusqu'à la mi-mars ou s'exprimer en ligne par Internet.

C’est le grand jour pour le « grand débat national » qui s’ouvre en France. Rappelons que même sans accès à Internet, chaque citoyen peut organiser un débat à l’échelle de son quartier, de son village ou de sa région. Les internautes n’ont pas été oubliés ! Ils pourront poster en ligne leurs contributions, sur la plateforme web dédiée, un site qui est gratuit et en accès libre à la condition toutefois d’indiquer une adresse de courriel valide.

Cette version numérique des cahiers de doléances existe déjà dans de nombreux pays européens, par exemple en Suisse. Les votations helvétiques, qui sont principalement initiées par des citoyens à propos d'une multitude de sujets, seraient l’exemple à suivre, selon les partisans français de la démocratie participative et directe. Par ailleurs, un procédé similaire a déjà été expérimenté en mars 2018 dans l'Hexagone, les outre-mers et auprès des Français résidant à l'étranger avec la plateforme dénommée « Questions citoyennes au gouvernement », qui à l’époque avait remporté un franc succès.

Un Français sur cinq n'a pas accès à Internet

Difficile de dire si le grand débat national connaîtra la même ferveur populaire sur la Toile. Mais déjà plusieurs nuages s’amoncellent au-dessus du site de la consultation nationale. Il faut pour participer en ligne avoir un accès au web. Et ce n’est pas gagné, car 18% des Français abandonnent ou n'utilisent jamais d'outils informatiques et numériques. « C'est près d'un Français sur cinq », indiquait l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, dans son baromètre du numérique publié en décembre 2018.

Par ailleurs, comment vont être numérisés les cahiers de doléances versions papiers qui seront, par exemple, déposés en mairie ? Avec quels logiciels d’analyse seront-ils traités ? Et ensuite, quelle garantie ce système en ligne offre-t-il contre le piratage et surtout contre la manipulation massive de données ? La Commission nationale du débat public, première garante de l’intégrité des débats, reste pour l’instant très évasive sur ce sujet.

De Twitter à Facebook, les plus virulents contestent déjà la consultation avant même qu’elle soit lancée. Contribuer ou pas ? Ce clivage perceptible sur la Toile se retrouve chez tous les Français, selon un sondage Opinionway qui dévoile que près d’une personne sur deux adhérerait aux discussions lancées par le gouvernement.

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