Avec nos envoyées spéciales à Strasbourg, Angélique Férat et Domitille Piron
Le retour à la normale prendra du temps dans la capitale alsacienne. Le marché de Noël était fermé mercredi et il le sera encore ce jeudi. Les transports en commun fonctionnent normalement, les routes sont rouvertes. Seuls les accès à l’Allemagne sont strictement contrôlés. Les rues de la ville sont restées étrangement vides toute la journée de mercredi. Les magasins étaient ouverts, mais ils étaient déserts.
Dans la rue des Orfèvres, ornée de ses décorations de Noël, le silence du recueillement pèse. Cécile habite cette même rue. Mardi soir, elle a donc vécu la fusillade au plus près. « Là, on réalise vraiment et c’est très pesant. Quand on se balade, on sent cette atmosphère un peu spéciale », décrit-elle.
« Tous unis contre la barbarie »
Dans cette rue où tout a commencé mardi, des passants ont déposé des fleurs ou des messages de soutien. Comme Adel, un Strasbourgeois de confession musulmane. Sur sa pancarte, on peut lire : « Tous unis contre la barbarie. »
« J’ai très peu dormi parce que j’étais choqué, bouleversé, sidéré par cette attaque terroriste, témoigne-t-il. Et je ne veux pas que certains fassent l’amalgame entre islam et islamisme. Donc je dis à nos citoyens et concitoyens français : nous devons rester forts, unis et solidaires face aux terroristes. Nous, les musulmans, sommes les premiers à condamner ces gens qui commettent ces actes au nom d’une religion. »
« Je voulais commémorer à ma façon »
Vingt-quatre heures après l'attaque, les cloches de la cathédrale ont sonné durant de longues minutes et de nombreux Strasbourgeois se sont rassemblés sur la Place Kleber, où le grand sapin était éteint.
« Je suis passée pour rentrer chez moi tout simplement, puis j’ai vu les bougies alors je suis sortie du tram, raconte Céline. Je voulais commémorer aussi à ma façon. Ça me fait du bien d’être entourée d’autres gens qui sont juste là et qui se recueillent en silence. »
► Le tireur présumé de Strasbourg : un fiché S au lourd passé judiciaire
En silence et aussi en chanson. Un jeune homme a chanté durant plusieurs heures dans le froid devant la statue de l'homme de fer, où l'on retrouve également plusieurs dizaines de roses blanches et des centaines de bougies.
Emelyne est venue en allumer avec son fils Nathan « pour affronter la sortie de la maison » dans ces circonstances.
Ce jeudi, les établissements publics, comme les piscines, seront ouverts, ainsi que les écoles maternelles, primaires, les collèges et les lycées.