Trente-sept représentants des corps intermédiaires, 12 ministres, autour du président de la République Emmanuel Macron et du Premier ministre Edouard Philippe : c'est une réunion quelque peu exceptionnelle qui s'est tenue ce lundi matin à l'Elysée. A l'issue de ces quatre heures d'échanges, rien n'a filtré sur les annonces que le chef de l'Etat doit faire ce soir lors d'une adresse à la nation.
Les représentants syndicaux et patronaux présents ont cependant accepté de s'exprimer sur le contenu des discussions, indique notre envoyé spécial à l'Elysée, David Baché. Sur ce point, pas vraiment de surprises. Les syndicats ont plaidé pour relèvement du point d’indice des salaires de la fonction publique, pour une augmentation des retraites. Ils ont regretté que la ministre du Travail Muriel Pénicaud ait refermé dès hier soir la porte à une augmentation du SMIC.
Le leader de la CFDT Laurent Berger a quant à lui appelé le président de la République à avoir de l’empathie, à apporter dès ce soir des réponses de courts termes aux problèmes liés au pouvoir d’achat, à l’énergie, au logement, au transport et évidemment aux salaires.
Côté patronal, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a réclamé des mesures d’urgence pour les commerces mis en difficulté depuis trois semaines par le mouvement des « gilets jaunes ». Il veut aussi moins de pression fiscale pour les entreprises. Plus de service public, plus de justice fiscale pour les uns, moins de taxes pour les autres. Tous réclament en tout cas des réponses concrètes.
La réunion avait scellé au plus haut niveau le retour des corps intermédiaires. La consultation a été large et simultanée avec les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, les représentants des maires de France, des élus départementaux et régionaux, les leaders des principaux syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC et la CFE-CGC). Le syndicat Solidaire a lui refusé de venir en dénonçant un « plan de communication ». Trois organisations patronales, le Medef, la Confédération des moyennes et petites entreprises (CGPME) et l’Union des entreprises de proximité étaient aussi présentes.
Emmanuel Macron a maintenant jusqu'à ce soir pour procéder à des arbitrages. Après une quatrième journée de mobilisation des « gilets jaunes » encore marquée par des violences, et alors qu'il ne s'était pas exprimé depuis plus d'une semaine, ils’adressera aux Français à 20h. Si rien n'a filtré sur ce qu'il pourrait annoncer, des pistes ont été avancées : des primes exceptionnelles pour les salariés, des primes à la mobilité, une augmentation de la prime d’activité ou encore du minimum vieillesse.
► RFI sera en édition spéciale pendant et après les déclarations présidentielles de 19h à 20h (TU), avec des réactions et analyses