Avec notre correspondant à Marseille, Stéphane Burgatt
Un mois qu’elle vit dans une chambre d’hôtel et ne sait pas si elle retrouvera son appartement. Virginie Valier décrit ce courrier comme un acte de cruauté : « Ils le disent clairement, c’est parce qu’il y a eu des effondrements, parce qu’il y a ce risque, ils ne veulent plus nous assurer. Parce que nous sommes en danger, nous ne méritons plus d’être assurés. J’ai l’impression qu’on est à terre et qu’on continue de nous donner des coups de pieds. Un assureur s’est fait pour nous rassurer, pour nous assurer et il ne nous assure de rien du tout. »
Autre assureur ?
Son syndicat de copropriété, en réaction, a essayé de trouver un autre assureur pour le risque d’effondrement et finalement abandonné cette piste face à des primes désormais multipliées par six voire par sept.
Un positionnement tout sauf illégal puisqu’il ne déroge pas au régime des assurances, déplore Fathi Bouaroua, vice-président de la communauté Emmaüs à Marseille : « Visiblement, ils n’en ont rien à faire puisqu’ils disent c’est la loi du commerce, du libre-échange et c’est la loi des contrats. On voit bien que, face à une question de rentabilité, les pauvres ne pourront rien. Les assurances sont là pour faire du beurre, elles ne sont pas là pour couvrir les gens. »
Expertise demandée
Face au tollé provoqué par son courrier l’assureur, Groupama a annoncé qu’il ne renoncerait pas à assurer ses propriétaires de la rue d’Aubagne contre le risque d’effondrement à condition toutefois qu’une expertise conclue que ces immeubles n’ont aucun risque de s’effondrer.