Ça devait être l'affiche idéale : Charlotte Girard et Manuel Bompard. Soit deux jeunes et influents au sein du mouvement, qui auraient pu être les nouveaux talents de La France insoumise révélés aux Européennes.
Il va maintenant falloir trouver une remplaçante, car Charlotte Girard jette l'éponge. Elle met en avant des « contraintes personnelles, familiales et professionnelles ». Pourtant, dans une publication sur Facebook, Charlotte Girard pointe du doigt également « les conditions d'organisation » de La France insoumise (FI), qui ne lui permettraient pas d'exercer son rôle comme elle le veut. Pour certains, c'est son tandem avec Manuel Bompard, directeur des programmes et membre du comité électoral, qui pose problème. Il est parfois jugé intransigeant.
Cet été, Charlotte Girard avait été une des rares à oser questionner le retour de Sophia Chikirou, pour s'occuper de la communication des Européennes, craignant le « parasitage de la campagne », car l’arrivée de cette proche de Jean-Luc Mélenchon « n'a jamais été discutée, son poste n'est pas encore fixé », avait-elle déclaré au journal Le Monde. Mme Chikirou est aussi mise en cause dans l'enquête sur les comptes de campagne de la France insoumise : directrice de la campagne présidentielle du député des Bouches-du-Rhône, elle dirigeait aussi la société Mediascop qui a été un de ses principaux prestataires.
Finalement, si Charlotte Girard affirme qu'elle ne se « désolidarise aucunement » du mouvement, son retrait tombe mal, une semaine après l'annonce du départ de Sara Soilihi, une des porte-parole de LFI, qui critiquait elle aussi l'organisation interne, verrouillée par les proches de Jean-Luc Mélenchon.
Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon arrive toutefois en tête des intentions de vote à gauche avec 11% dans les sondages et devra publier le 26 novembre sa liste définitive.