Avec notre envoyée spéciale, Valérie Gas
Ce sont 8 maréchaux qui seront honorés aux Invalides. Ceux qui ont mené la France à la victoire en 1918. Parmi eux, le maréchal Pétain. Et c’est cela qui a fait surgir la polémique. De nombreux adversaires politiques du chef de l’Etat ont dénoncé cet honneur rendu à celui que Jean-Luc Mélenchon a qualifié de «traître», accusant le président de considérer l’histoire « comme son jouet ».
A Charleville-Mézières, Emmanuel Macron a justifié sa position : « Le maréchal Pétain a été pendant la Première Guerre mondiale aussi un grand soldat...on peut avoir été un grand soldat durant la Premère Guerre mondiale et avoir conduit à des choix funestes durant la Deuxième »
Des propos qui n’ont pas calmé les attaques. Quelques heures plus tard, à l’issue du conseil des ministres organisé à Charleville-Mézières, Benjamin Griveaux le porte-parole du gouvernement a été obligé de déminer en citant les propos du général de Gaulle : « Je vous livre les mots du général de Gaulle dont on peut pas considérer, vous comme moi, qu'il n'est sans doute pas un admirateur du maréchal Pétain. 'Si par malheur en d'autres temps, en l'extrême hiver de sa vie, au milieu d'évènements excessifs, l'usure de l'âge mena le maréchal Pétain à des défaillances condamnables, la gloire qu'il avait acquise à Verdun 25 ans auparavant en conduisant l'armée française à la victoire ne saurait être contestée ni méconnue par la Patrie. »
Une mauvaise polémique en pleine commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale dont Emmanuel Macron a voulu faire un événement majeur.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) s'est dit « choqué » par les propos d'Emmanuel Macron. « La seule chose que nous retiendrons de Pétain, c'est qu'il a été, au nom du Peuple français, frappé d'indignité nationale lors de son procès en juillet 45 », a déclaré le président du Crif, dans un communiqué.