Le tribunal n'a eu aucune indulgence pour l'accusé. Il écope de la peine maximale : dix ans de réclusion criminelle. Pour les juges, ce père de famille a délibérément fait le choix de rejoindre le groupe État islamique à Raqqa en emmenant avec lui ses deux enfants, dont l'un était mineur. Il a mis ses compétences d'ingénieur au service du terrorisme. Et depuis qu'il est incarcéré en France, ses positions n'ont pas varié, dit le tribunal.
Les juges ont en revanche été beaucoup plus cléments avec son fils aîné, 23 ans. Car lui a changé. « Il a été vu par un certain nombre de psychologues et de psychiatres. Il a démontré une distance, il a mis des mots sur les faits. Il les a regrettés, il les a dénoncés », salue son avocat, Me Xavier Nogueras. Le fils a donc été condamné à une peine de huit ans, avec une peine de sûreté de moitié, déjà pratiquement couverte par sa période de détention provisoire. Il sera par conséquent bientôt libérable.
La défense est donc en partie satisfaite. Alors que les prévenus avaient d'abord été décrits comme des terroristes souhaitant attaquer la Tour Eiffel, la décision finale est beaucoup plus nuancée, notent les avocats. Car le tribunal, disent-ils, « a pris le temps d'aller au fond des choses ».