« Jusqu’à ce 26 août, elle est restée la reine incontestée du cirque. Pendant presque un siècle, Madame Rosa a reçu les plus grandes stars et accueilli, dans ce temple du cirque, les plus grands artistes internationaux », a rappelé le communiqué de la famille Bouglione annonçant son décès. Avec sa mort, c’est une véritable légende du cirque qui disparaît.
« Enfant de la balle », elle était née dans une roulotte le 21 décembre 1910, à Ixelles en Belgique, sous le nom de Rosalie Van Been, dans une famille qui possédait une ménagerie foraine. Dès l'âge de 14 ans, elle avait fait du cirque son métier, avec un numéro de danse serpentine... dans la cage aux lions. Sous l'œil attentif de son de père, dompteur.
« Tant qu’il y aura des enfants, il y aura du cirque », disait « Madame Rosa »
Cette disparition intervient alors que les cirques traditionnels traversent une mauvaise passe. Ils enregistrent une baisse de leur fréquentation et sont la cible de critiques de plus en plus appuyées sur l'usage des animaux. Comme le cirque Pinder, récemment placé en liquidation. La famille Bouglione, par la voix de Joseph-Eugène, 86 ans, avait défendu en janvier la présence d'animaux sur la piste : « Le cirque sans animaux est un repas sans vin », avait-il lancé, affirmant à l'occasion d'une manifestation à Paris que ses animaux, nés dans des zoos, étaient « en bonne santé ».
Après la disparition en 1987 de son mari Joseph - avec qui elle a acquis le Cirque d'Hiver à Paris en 1934 -, plusieurs de leurs petits-enfants et arrière-petits-enfants ont repris la direction du cirque. « Tant qu'il y aura des enfants, il y aura du cirque... », confiait Rosa. « Cinq générations, rassemblant quelque 55 petits, arrière et arrière-arrière-petits-enfants vont dire adieu à leur emblématique aïeule qui leur a légué l'amour du cirque », souligne la famille. Le public pourra se recueillir devant son cercueil au Cirque d'Hiver mercredi 29 août, de 10h à 13h (8h à 11h TU).
« Comme tous les membres de la dynastie », Rosa Bouglione sera ensuite inhumée au cimetière de Lizy-sur-Ourcq, une tradition entrée dans la légende depuis le décès de son ancêtre par alliance Marie-Louis Baglioni (dont le nom sera francisé pour devenir Bouglione). La doyenne du cirque avait émis le souhait d'être enterrée là où sa troupe avait coutume de s'arrêter tous les ans, explique sa famille.
(Avec agences)