Ce terme n’est pas forcément révélateur d’une pathologie, mais ces troubles doivent être pris en charge, car tout ce qui suivra en dépendra. L’apprentissage d’une langue, une reconversion, la prise en charge d’une maladie, tout dépend de la reconnaissance de la souffrance du migrant.
Pour Omar Guerrero, psychanalyste au Centre Primo Levi, à Paris, il était donc temps et important de dresser un constat.
« Le problème, c’est que la maladie psychique est souvent très discrète. Mais les symptômes sont toujours les mêmes : troubles du sommeil, troubles de la concentration, de l’apprentissage, de l’attention, des crises d’angoisses répétitives. Quand vous mettez tout cela ensemble, cela fait que j’ai des patients qui n’osent pas prendre les transports. Le simple fait de voir des contrôleurs avec des uniformes les renvoient vers des violences qu’ils ont subies, donc ils ne sont pas capables de prendre les transports. Quand quelqu’un leur dit non, pour eux c’est déjà une menace. C’est très compliqué d’évoluer dans un social où tout est menaçant, et donc ça va en se dégradant. »
On estime que 60% des exilés sont atteints d’un syndrome psychotraumatique notamment chez les femmes et les jeunes et que cet état de santé mentale s’aggrave une fois arrivé en France.
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